Aux complies du lundi

Ode 1 – Premier cantique de Moïse[1]

Hirmos Le Seigneur est mon aide et mon protecteur, c’est lui qui m’a sauvé, c’est lui mon Dieu, je le glorifierai ; c’est le Dieu de mes pères et je l’exalterai, car il a fait éclater sa gloire. [2]

Par où commencerai-je à déplorer les actes de ma vie misérable, et quels seront, ô Christ, les premiers accents de ce chant de deuil ? Accorde-moi, dans ta compassion, la rémission de mes péchés ![3]

Viens donc, âme endurcie, revêtue de ta chair, confesse-toi au Créateur de toutes choses ; rejette loin de toi ton délire et offre à Dieu des larmes de pénitence.

Émule du premier Adam dans les voies de la prévarication, par mes péchés, je me suis vu dépouillé de mon Dieu, sevré du royaume éternel et de ses délices.[4]

Malheur à toi, âme endurcie, pourquoi as-tu voulu ressembler à Ève ? C’est ton propre regard, ton regard avide qui t’a blessée, tu as tendu la main vers l’arbre funeste, désiré et goûté à la nourriture de la déraison.[5]

À la place de l’Ève charnelle, une Ève en esprit s’est élevée en moi : c’est une pensée de convoitise qui se pare de plaisirs et se gave sans fin d’une nourriture funeste.

Adam, pour avoir violé un seul de tes commandements, ô Sauveur, a été en toute justice chassé du paradis. Que dois-je subir, moi qui transgresse en tous temps tes paroles de vie ?[6]

J’ai mis mes pas dans les pas de Caïn, et j’ai choisi de devenir meurtrier, car j’ai flatté ma chair et attenté à mon âme par les œuvres de mes péchés.[7]

Gloire au Père… Ô Trinité Céleste, qui es adorée dans ton Unité, soulage-moi du fardeau pesant de mes péchés, et accorde-moi dans ta compassion des larmes de repentir.

Maintenant et toujours… Ô Mère de Dieu, espérance et protection de ceux qui te chantent, allège le poids, le fardeau de mes péchés ; très-sainte Souveraine, accueille-moi transformé par le repentir.

Ode 2 – Deuxième cantique de Moïse[8]

Hirmos Cieux, prêtez l’oreille et je parlerai, je chanterai des hymnes au Christ qui, pour venir à nous, a pris chair dans le sein de la Vierge.[9]

Cieux, prêtez l’oreille et je parlerai, que la terre écoute la voix de la pénitence, qui s’élève vers Dieu et le glorifie ![10]

Abaisse sur moi un regard favorable et plein de compassion, ô Dieu Sauveur, et accueille ma fervente confession ![11]

J’ai péché plus que tous les hommes, seul j’ai péché contre toi, ô Dieu Sauveur, prends pitié de ta créature ![12]

La tempête de mes passions m’environne, mais étends vers moi ta main avec compassion, comme jadis tu le fis pour Pierre.[13]

Ô Christ très compatissant, je t’offre aussi mes larmes, comme la femme pécheresse. Aie pitié de moi, ô mon Sauveur, dans ta bonté.[14]

J’ai terni la beauté de mon âme par les plaisirs des passions, et j’ai abaissé mon esprit au niveau de la boue.

J’ai mis en lambeau le vêtement originel que le Créateur m’avait tissé, et depuis me voici gisant dans la nudité.

J’ai essayé de me couvrir d’une défroque déchirée, tissage du serpent qui m’a séduit, et je suis en proie à la honte.[15]

J’ai contemplé la beauté de l’arbre et mon esprit a été séduit, et depuis, me voici gisant dans la nudité et je suis en proie à la honte.

Tous les moteurs des passions ont labouré mon dos en y creusant le sillon de leurs iniquités.[16]

Gloire au Père… Indivisible substance, Divinité unique en Trois Personnes distinctes dont le règne et le trône sont un, je te chante l’hymne trois fois sainte au plus haut des cieux !

Maintenant et toujours… Vierge Mère de Dieu, ô Très-Pure et seule digne de nos chants, intercède constamment pour que nous soyons sauvés.

Notes

[1] Exode 15, 1-16

[2] Ps 118 ; Ex 15, 1-2

[3] Eph 4, 32 ; 1P 3, 8

[4] Gn 3, 23

[5] Gn 3, 6

[6] Gn 2, 17

[7] Gn 4, 8

[8] Deutéronome 32, 1-11

[9] Dt 32

[10] Dt 32

[11] Ps 69, 17

[12] Ps 51, 6

[13] Mt 14, 31

[14] Lc 7, 38

[15] Gn 3, 7

[16] Ps 129, 3