Ode 3 – Cantique d’Anne[1]

Hirmos Affermis ton Église, ô Christ, sur le Rocher inébranlable de tes commandements.[2]

Fuis, ô mon âme, le feu du Seigneur, par lequel il consuma jadis la terre de Sodome.[3]

Fuis dans la montagne, ô mon âme, à l’exemple de Loth et cherche refuge dans Soar.[4]

Fuis l’incendie, ô mon âme, fuis l’embrasement de Sodome, fuis la violence dévorante du feu divin.

À toi je me confesse, ô Sauveur, j’ai péché, j’ai péché contre toi, dans ta miséricorde, fais-moi grâce ![5]

Plus que tout homme j’ai péché, seul j’ai péché contre toi, ô Christ Sauveur, ne me rejette pas !

Tu es le bon Pasteur, recherche-moi, car je suis ta brebis perdue, ne m’abandonne pas ![6]

Jésus doux et clément, tu es mon Créateur, en toi seul, mon Sauveur, je serai justifié !

Gloire au Père… Ô Trinité consubstantielle, ô Unité en trois Hypostases, nous te célébrons, glorifiant le Père, exaltant le Fils et adorant le Saint Esprit, Dieu véritablement Un par nature, Vie de toutes vies, dont le règne n’aura pas de fin !

Maintenant et toujours… Réjouis-toi, ô Sein porteur de Dieu, réjouis-toi, ô Trône du Seigneur, réjouis-toi, ô Mère de notre Vie.

Ode 4 – Cantique d’Habakuk[7]

Hirmos Ayant appris ton avènement, Seigneur, le prophète fut saisi de stupeur ; sachant que tu naîtrais d’une Vierge et te manifesterais aux hommes il s’écria : “J’ai entendu ta clameur et j’ai eu peur ! Gloire à ta puissance, Seigneur !”[8]

Ne rejette pas ton ouvrage, ne détourne pas ton regard de ta créature, ô Juge équitable, moi seul j’ai péché contre toi, plus que tous j’ai péché, ô Ami de l’homme, mais il n’appartient qu’à toi, Seigneur tout-puissant, de remettre les péchés.[9]

La fin approche, ô mon âme, la fin approche et tu n’y songes pas, tu ne t’y prépares pas ; le temps presse, lève-toi, le juge est à la porte ! Le temps de la vie passe comme un rêve, comme une fleur des champs, et c’est en vain que l’homme s’agite ![10]

Réveille-toi, mon âme, examine tes œuvres ! Représente-toi le passé, que les larmes coulent de tes yeux ! Confesse au Christ tes actes et tes pensées et tu seras justifiée !

Il n’est en cette vie nulle faute, nul délit, nul mal, ô Sauveur, que je n’aie accompli, en esprit et en paroles, de propos délibérés, en intention et en action : plus que tout autre, j’ai péché !

Malheur à moi ! Ma propre conscience me condamne avec une rigueur sans égale dans le monde ; ô mon Juge et mon Rédempteur, toi qui me connais, épargne et sauve ton serviteur !

L’échelle que vit autrefois Jacob le patriarche, ô mon âme, est la figure de cette ascension spirituelle, qui commence par l’action et s’achève par la contemplation. Si tu veux connaître l’une et l’autre, renouvelle-toi ![11]

Pour obtenir ses deux épouses, le patriarche, dénué de tout, supporta la chaleur du jour et le froid de la nuit ; il travaillait avec ardeur, servait et augmentait par ruse ses troupeaux, jour après jour.[12]

Ces deux épouses figurent l’action et la contemplation ; la première c’est Léa car elle est féconde ; la seconde Rachel, car la connaissance est laborieuse. Sans peine, ô mon âme, nulle œuvre, nulle contemplation ![13]

Gloire au Père… Trinité sans commencement et incréée, Indivisible Unité, accueille ma pénitence, sauve ce pécheur qui est ta créature, ne me repousse pas, mais arrache-moi au feu de la condamnation.

Maintenant et toujours… Ô Vierge, tu as enfanté et vierge tu es demeurée, car ton sein virginal met au monde Celui qui renouvelle les lois de la nature : Dieu lui-même le veut aussi.

Notes

[1] 1 Samuel 2, 1-10

[2] 1S 2, 2 ; Ps 40, 3

[3] Gn 19, 24

[4] Gn 19, 17, 22

[5] Ps 51, 6

[6] Jn 10, 11 ; Lc 15, 4

[7] Habakuk 3, 2-11

[8] Ha 3, 2

[9] Mt 9, 6

[10] Ps 39, 5-7

[11] Gn 28, 12

[12] Gn 30 , 37-43 ; 31, 40-41

[13] Gn 29, 31