Ode 7

Hirmos Nous avons péché, nous avons été rebelles, nous avons commis l’injustice devant ta Face, nous n’avons pas gardé ni pratiqué tes commandements, pourtant, à l’heure dernière, ne nous rejette pas, Dieu de nos pères !

Malheur à toi, mon âme, tu as imité les souillures meurtrières d’Achab. Te voici devenue le réceptacle des impuretés de la chair, le vase détestable des passions ; mais du fond de ta misère, retourne-toi et confesse à Dieu tes péchés.[1]

Jadis par deux fois Élie foudroya cinquante guerriers d’Ochozias et fit périr les prophètes impies de Jézabel, afin de confondre Achab. Détourne-toi, ô mon âme, de ce double et funeste modèle, et fortifie-toi ![2]

Le ciel s’est fermé pour toi, ô mon âme, et la famine envoyée par Dieu t’a frappée comme Achab indocile aux paroles d’Élie le Thisbite : imite plutôt la veuve de Sarepta en pourvoyant à la subsistance du juste.[3]

Gloire au Père… Ô Unité simple et Incréée, Nature éternelle glorifiée en trois Hypostases, sauve-nous, nous qui t’adorons en confessant ta puissance !

Maintenant et toujours… Nous te chantons, nous te bénissons, devant toi nous nous prosternons, ô Mère de Dieu, car tu as enfanté l’Un de la sainte Trinité, ton Fils et ton Dieu, entr’ouvrant pour nous le ciel sur la terre.

Ode 8

Hirmos Celui que les puissances célestes glorifient, Celui devant qui frémissent les chérubins et les séraphins, que tout ce qui respire, que toute créature le louent, le bénissent et l’exaltent dans les siècles.

Ô juste Juge, mon Sauveur, aie pitié de moi, délivre-moi du feu et de la peine que j’ai mérités en toute justice, fais-moi trouver grâce avant la fin, par le secours de la vertu et de la pénitence.

Comme le larron je t’implore : “Souviens-toi de moi !” Comme Pierre je verse des larmes amères, comme le publicain je te crie : “Aie pitié de moi ! ” Je pleure comme la prostituée, reçois ma plainte comme tu as reçu celle de la Cananéenne.[4]

Guéris, ô Sauveur, les ulcères de mon âme humiliée, ô Médecin Unique, applique sur moi l’huile et le vin, fruits de la pénitence et des larmes du repentir.[5]

Imitant la Cananéenne je crie vers toi, Fils de David : “Aie pitié de moi ! ” Je touche la frange de ton manteau comme la femme hémoroïsse, je pleure comme Marthe et Marie sur Lazare.[6]

Gloire au Père… Père du Verbe Dieu, Fils coéternel et Verbe du Père intemporel, Esprit consolateur et créateur de vie, Trinité toute-sainte, Aie pitié de moi, Ô Dieu, aie pitié de moi. pitié de nous.

Maintenant et toujours… En ton sang l’Emmanuel comme de pourpre fut vêtu, et c’est en toute vérité, ô Vierge immaculée, que nous honorons ta divine maternité.

Ode 9

Hirmos Virginalement conçu d’une mère sans époux et engendré sans corruption, le fruit divin demeure inexplicable ; la naissance de Dieu renouvelle la nature des êtres. C’est pourquoi toutes les générations te magnifient et te saluent fidèlement, ô Mère et Épouse de Dieu !

Christ, le Verbe incarné, guérissant toutes les maladies, évangélisait les pauvres. Il guérit les infirmes, mangea avec les publicains et enseigna les pécheurs. Il rappela, par le seul contact de sa main, l’âme envolée de la fille de Jaïre.[7]

Le publicain fut sauvé et la prostituée redevint chaste, tandis que le pharisien gonflé d’orgueil subissait la condamnation. Le publicain s’écria : “Fais moi grâce !”, la prostituée : “Aie pitié de moi !”, mais le pharisien se vantait en disant : “Ô Dieu, je te rends grâce !”, ajoutant d’autres paroles insensées.[8]

Zachée était publicain, toutefois il fut sauvé ; mais Simon le pharisien s’indigna quand Celui qui a le pouvoir de remettre les péchés pardonna à la prostituée. Toi aussi, ô mon âme, hâte-toi d’implorer de lui la miséricorde ! Lc [9]

Tu n’as pas imité, ô âme infortunée, cette prostituée qui, prenant un vase d’albâtre plein d’huile aromatique, la répandit en pleurant sur les pieds du Seigneur et essuya avec ses cheveux les pieds de Celui qui déchira pour elle la liste de ses anciennes transgressions.[10]

Tu le sais, ô mon âme, les villes où le Christ avait en vain annoncé la Bonne Nouvelle furent maudites et comme Sodome abaissées jusqu’en enfer. Redoute leur exemple de peur que leur sort ne t’advienne ![11]

Ne t’abandonne pas au désespoir, ô mon âme, médite la foi de la Cananéenne, dont la fille fut guérie par une seule parole de Dieu, et avec elle, crie du fond de ton cœur : “Fils de David, sauve-moi !”[12]

Gloire au Père… Consubstantielle Trinité, nous chantons l’unité de tes personnes, glorifiant le Père et magnifiant le Fils, nous prosternant devant l’Esprit, Dieu unique en vérité, unique et triple vie, éternelle royauté.

Maintenant et toujours… Très-sainte Mère de Dieu, gar-de sous ta protection le peuple chrétien qui partage royalement ton souverain pouvoir et triomphe grâce à toi des assauts de l’Ennemi et de toute tentation.

Saint André de Crète, intercède pour nous

Pasteur de Crète, saint André, ô Père trois fois heureux, intercède sans répit pour les chantres de ton nom, afin que soient délivrés de toute inquiète pensée, de l’affliction et du péché ceux qui vénèrent ta mémoire sans fin.

Théotokion Virginalement conçu d’une mère sans époux et engendré sans corruption, le fruit divin demeure inexplicable ; la naissance de Dieu renouvelle la nature des êtres. C’est pourquoi toutes les générations te magnifient et te saluent fidèlement, ô Mère et Épouse de Dieu !

Notes

[1] 1R 21, 8-13

[2] 1R 18, 40 ; 2R 1, 9-12

[3] 1R 17, 1-7-16

[4] Lc 7, 38 ; 18, 13 ; 22, 62 ; 23, 42 ; Mt 15, 21-28

[5] Lc 10, 34

[6] Mt 9, 20-22 ; 15, 22 ; Jn 11, 21-32

[7] Mt 9, 1-13 ; 11, 5 ; Lc 8, 54-55

[8] Lc 18, 9-14

[9] 7, 48-50 ; 19, 1-10

[10] Lc 7, 36-50

[11] Mt 11, 20-24

[12] Mt 15, 21-28