Aux complies du jeudi

Ode 1

Hirmos Le Seigneur est mon aide et mon protecteur, c’est lui qui m’a sauvé, c’est lui mon Dieu, je le glorifierai ; c’est le Dieu de mes pères et je l’exalterai, car il a fait éclater sa gloire. [1]

Agneau de Dieu, qui ôtes les péchés de tous, décharge-moi du fardeau pesant de mes péchés et accorde-moi, dans ta compassion, le pardon de mes fautes.[2]

Voici le temps de la pénitence, je viens vers toi, ô mon Créateur, décharge-moi du fardeau pesant de mes péchés et accorde-moi, dans ta compassion, le pardon de mes fautes.[3]

Ne me prends pas en dégoût, ô mon Sauveur, ne me rejette pas loin de ta Face, décharge-moi du fardeau pesant de mes péchés et accorde-moi, dans ta compassion, le pardon de mes fautes.[4]

En effaçant, ô mon Sauveur, toutes mes transgressions, volontaires et involontaires, manifestes et secrètes, commises sciemment ou par ignorance, aie pitié de moi, ô Dieu, et sauve-moi ![5]

Dès ma jeunesse, ô Sauveur, j’ai répudié tes commandements, voué tout entier aux passions j’ai passé ma vie dans l’inconscience, c’est pourquoi je m’écrie : “Ô mon Sauveur, avant la fin sauve-moi !”[6]

Ayant dissipé le patrimoine de mon âme dans le dérèglement, je me sens dépourvu du fruit de la piété et, tourmenté par la faim, je m’écrie : “Père des miséricordes, accours vers moi et fais-moi grâce !”[7]

Je me jette à tes pieds, ô Jésus, j’ai péché contre toi ! Décharge-moi du fardeau pesant de mes péchés et accorde-moi, dans ta compassion, le pardon de mes fautes.

N’entre pas en jugement avec moi, ne dévoile pas mes actions, ne scrute pas mes intentions ni mes désirs, mais dans ta compassion efface mes misères et sauve-moi ![8]

Gloire au Père… Ô Unité simple et Incréée, Nature éternelle glorifiée en trois Hypostases, sauve-nous, nous qui t’adorons en confessant ta puissance !

Maintenant et toujours… Ô Mère de Dieu, espérance et protection de ceux qui te chantent, allège le poids, le fardeau de mes péchés ; très-sainte Souveraine, accueille-moi transformé par le repentir.

Ode 2

Hirmos Comprenez, comprenez que c’est moi qui suis Dieu ! J’ai fait jadis pleuvoir la manne au désert et jaillir l’eau du rocher, pour mon peuple, par ma Droite et par ma Puissance ! [9]

“J’ai tué un homme pour ma blessure, j’ai fait périr un jeune homme pour ma meurtrissure”, criait Lamech en pleurs. Et toi, ô mon âme, tu ne frémis pas d’avoir souillé ta chair et contaminé ton esprit honteusement.[10]

Par ma recherche du plaisir, ô combien j’ai imité Lamech, l’antique homicide, en frappant mon âme comme un semblable, et mon esprit comme un jeune homme ; j’ai suivi Caïn, le meurtrier, en tuant mon corps, mon propre frère.[11]

Tu as imaginé, ô mon âme, de bâtir une tour et de la fortifier par tes désirs avides, mais le Créateur a confondu tes projets et jeté à terre tes machinations.[12]

Je suis blessé, je suis meurtri, les flèches de l’ennemi ont percé et déchiré mon âme et mon corps ; ce sont les blessures, les ulcères et les brûlures provoqués par mes passions indomptées.

Le Seigneur, autrefois, fit pleuvoir le feu du ciel et consuma l’iniquité des habitants de Sodome ; et toi, ô mon âme, tu allumes toi-même le feu de la géhenne où tu devras brûler.[13]

Apprenez, comprenez que c’est moi qui suis Dieu : Je scrute les cœurs et je corrige les pensées. Je manifeste les œuvres et Je consume les péchés. Je fais justice à l’orphelin, à l’humble et à l’indigent.[14]

Sainte Mère Marie, intercède pour nous

Enfoncée dans l’abîme des tentations, tu étendis les mains, ô Marie, vers la tendresse de Dieu et, comme à Pierre, l’Ami des hommes tendit sa main secourable, car c’est ta conversion qu’il cherchait par-dessus tout.

Gloire au Père… Ô Père sans commencement, Fils co-éternel, Paraclet plein de bonté, Esprit de droiture, Père du Verbe Divin, Verbe du Père Éternel, Esprit Vivant et Créateur, Trinité et Unité, aie pitié de moi !

Maintenant et toujours… Sainte Dame, Mère de Dieu, espoir de ceux qui accourent vers toi, havre qui nous sauves de la colère des flots, implore ton Créateur et ton Fils de nous faire grâce par ton intercession.

Ode 3

Hirmos Affermis, Seigneur, mon cœur ébranlé sur le rocher de tes commandements, car toi seul tu es Saint et Seigneur.[15]

Fuis comme Loth, ô mon âme, l’embrasement du péché, fuis loin de Sodome et de Gomorrhe, fuis les ardeurs brûlantes des désirs insensés.[16]

Aie pitié de moi, Seigneur, aie pitié de moi, je crie vers toi, fais-moi grâce quand tu viendras avec tes anges pour rendre à chacun selon ses œuvres.[17]

Ne rejette pas, ô Maître, la prière de ceux qui chantent tes louanges, mais sois compatissant, ô Ami de l’homme, et pardonne les péchés de ceux qui t’invoquent avec foi.

Gloire au Père… Trinité toute-digne de nos chants, Dieu unique en trois personnes, sauve-nous qui fidèlement nous prosternons devant ta majesté

Maintenant et toujours… Sans semence tu as conçu le Fils du Père intemporel, tu l’as mis au monde et dans le temps : étrange merveille, Vierge et Mère de Dieu !

Notes

[1] Ps 118 ; Ex 15, 1-2

[2] Jn 1, 29

[3] Mt 11, 28

[4] Ps 51, 13

[5] Ps 51, 3 ; Lc 18, 13

[6] Lc 15, 12-13

[7] Lc 15, 14-20

[8] Ps 130, 3-4

[9] Ps 46, 11 ; Ex 16, 14-15 ; Ex 17, 6

[10] Gn 4, 23

[11] Gn 4, 23 ; 4, 8

[12] Gn 11, 4 ; 11, 8

[13] Gn 19, 24-25

[14] Ps 139, 1-2 ; 10, 18

[15] 1S 2, 2 ; Ps 40, 2

[16] Gn 19, 23-24

[17] Mt 16, 27