Ode 5 – Cantique d’Isaïe[1]

Hirmos Dans la nuit je veille, éclaire-moi, ô Ami de l’homme, guide-moi sur le chemin de tes commandements et enseigne-moi, mon Sauveur, à faire ta Volonté.[2]

Ma vie s’est écoulée dans la nuit, ténèbres et chaos m’ont englouti : nuit du péché ! Toi seul, ô mon Sauveur, tu peux faire de moi un fils de lumière.[3]

Malheur à moi, j’ai imité Ruben, j’ai méprisé la Loi du Très-Haut par une volonté criminelle, comme Ruben j’ai souillé la couche paternelle.[4]

À toi je le confesse, ô Christ mon Roi, j’ai péché comme jadis les fils de Jacob vendant Joseph, leur propre frère, fruit de la chasteté et de la sagesse.[5]

Cette âme juste fut livrée par ses frères, cet homme de douceur fut vendu comme esclave, à l’image du Seigneur, mais toi, ô mon âme, tu es devenue tout entière l’esclave de ta malfaisance.[6]

Imite Joseph à l’esprit juste et sage, ô âme douloureuse et réprouvée, ne t’abandonne plus au délire des passions et à la désobéissance.

Joseph a séjourné jadis dans une citerne, préfigurant ta Sépulture et ta Résurrection ; mais moi, que t’offrirai-je de semblable ?[7]

Gloire au Père… Je suis la Trinité simple, sans séparation, sans confusion entre les Personnes, Je demeure Une par nature : Père, Fils et Esprit divin !

Maintenant et toujours… De toi, ô Vierge immaculée, sainte Mère de Dieu, le divin Créateur des siècles éternels prit notre chair pour s’unir intimement à la nature des mortels.

Ode 6 – Cantique de Jonas[8]

Hirmos De tout mon cœur j’ai invoqué le Dieu de miséricorde et il m’a entendu. Il m’a fait remonter de l’enfer, il a libéré ma vie de la corruption.[9]

Je t’offre avec sincérité, ô Sauveur, les larmes de mes yeux et les gémissements profonds de mon cœur qui crie : “J’ai péché contre toi, ô Dieu, fais moi grâce !”

Ô mon âme, tu t’es éloignée du Seigneur, comme Datan et Abirôn, mais de tout ton cœur crie-lui : “Épargne-moi de peur que la terre béante ne m’engloutisse !” [10]

Devenue furieuse comme une génisse, ô mon âme, tu t’es faite semblable à Éphraïm. Comme la gazelle, sauve ta vie du piège, par l’élan de l’ascèse, de l’esprit et de la contemplation.[11]

La main de Moïse, ô mon âme, atteste que Dieu peut blanchir et purifier une vie lépreuse, aussi, serais-tu couverte de lèpre, ne tombe pas dans le désespoir ![12]

Gloire au Père… Ô Trinité consubstantielle, ô Unité en trois Hypostases, nous te célébrons, glorifiant le Père, exaltant le Fils et adorant le Saint Esprit, Dieu véritablement Un par nature, Vie de toutes vies, dont le règne n’aura pas de fin !

Maintenant et toujours… (Kondakion)

Réveille-toi! Pourquoi dormir, ô mon âme, pourquoi dormir ainsi ? Car voici la fin s’approche, et tu rendras compte au jugement. Veille donc, ô mon âme, pour que t’épargne le Christ Dieu, lui qui est partout, dans tout l’univers qu’il comble de sa présence.

Ode 7 – Cantique des Trois Jeunes Gens[13]

Hirmos Nous avons péché, nous avons été rebelles, nous avons commis l’injustice devant ta Face, nous n’avons pas gardé ni pratiqué tes commandements, pourtant, à l’heure dernière, ne nous rejette pas, Dieu de nos pères !

J’ai péché, j’ai méprisé et violé tes commandements, car j’ai été conçu dans le péché ; à mes ulcères j’ai ajouté de nouvelles blessures, mais selon ta miséricorde, fais-moi grâce, Dieu de nos pères ![14]

Saül en cherchant les ânesses de son père, par surcroît, trouva la royauté ; et toi, ô mon âme, garde-toi de préférer le troupeau des passions au royaume du Christ ![15]

David, l’ancêtre de Dieu, a péché par deux fois : il fut d’abord blessé par les flèches de l’adultère, et transpercé ensuite par le glaive de l’homicide. Toi, ô mon âme, entraînée par l’élan de tes passions, tu souffres d’actions plus graves encore.[16]

David commit autrefois iniquités sur iniquités, aggravant l’adultère par le meurtre, mais aussitôt il fit doublement pénitence ; ô mon âme tu es bien plus criminelle, toi qui demeures sans repentir devant Dieu.[17]

David fit de son repentir un poème, il s’accusa ainsi du mal qu’il avait fait, en criant : “Aie pitié de moi, devant toi seul j’ai péché ! Dieu de l’univers, purifie-moi !” [18]

Pendant que l’Arche de l’Alliance était transportée sur un char, Ouzza, voyant les bœufs broncher, porta la main sur elle et pour ce simple geste encourut la colère de Dieu ! N’imite pas sa présomption et vénère les choses divines, ô mon âme.[19]

Gloire au Père… Trinité sans commencement et incréée, Indivisible Unité, accueille ma pénitence, sauve ce pécheur qui est ta créature, ne me repousse pas, mais arrache-moi au feu de la condamnation.

Maintenant et toujours… Nous te chantons, nous te bénissons, devant toi nous nous prosternons, ô Mère de Dieu, car tu as enfanté l’Un de la sainte Trinité, ton Fils et ton Dieu, entr’ouvrant pour nous le ciel sur la terre.

Notes

[1] Isaïe 26, 9-19

[2] Is 26, 9-20 ; Ps 143, 8-9

[3] Jn 12, 36

[4] Gn 35, 22

[5] Gn 37, 28

[6] Mt 26, 15-16

[7] Gn 37, 24

[8] Jonas 2, 3-10

[9] Jon 2, 3-10

[10] Nb 16, 12-34

[11] Os 4, 16-17

[12] Ex 4, 6-8

[13] Daniel 3, 26-56

[14] Ps 51, 7

[15] 1S 9, 1-10

[16] 2S 11, 3-15

[17] 2S 11-12

[18] Ps 51

[19] 2S 6, 6-7