Série - Canon de St André

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vendredi 15 mars 2013

Canon de St André de Crête

ODT

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi

St André de Crête - fresqueLa première semaine du Grand Carême est appelée depuis les temps anciens “l’aube de l’abstinence,” ou “la semaine de purification.” Pendant cette semaine-là, l’Église encourage ses enfants à sortir de cet état de péché dans lequel toute l’humanité a sombré parce que nos ancêtres ne se sont pas abstenus, parce qu’ils ont perdu les bénédictions du Ciel, cet état de péché que chacun d’entre nous accroît par ses propres péchés. Elle les persuade doucement d’y parvenir par le biais de la Foi, la prière, l’humilité et le jeûne, des choses qui sont agréables à Dieu. C’est un temps de repentance, dit l’Église. “Voici le jour du Salut, l’entrée dans le Grand Carême. O mon âme, soit attentive, ferme les portes par lesquelles entrent les passions, et regarde vers le Seigneur” (de la première ode du canon du triode, lors des Matines du lundi de la première semaine du Grand Carême).

L’église de l’Ancien Testament tenait pour particulièrement sacrés les premier et derniers jours de nombreuses grandes fêtes. De même, selon la coutume, les Chrétiens Orthodoxes, préparés et inspirés par les maternelles instructions offertes par leur Église depuis l’antiquité, observent les premières et dernières semaines du Grand Carême de manière particulièrement stricte et assidue.

Les Offices de la première semaine sont particulièrement longs, et l’effort (podvig) de l’abstinence physique au cours de cette semaine est considérablement plus rigoureux que pendant les jours suivants du Grand Carême. Au cours des 4 premiers jours du Grand Carême, la Grande Complie est célébrée, avec la lecture du Grand Canon pénitentiel de saint André de Crète, qui, pour ainsi dire, donne le ton qui résonnera tout au long du Grand Carême. Durant la première semaine du Grand Carême, le Canon est divisé en 4 parties, et chacune est chantée lors de chacune de ces Complies. Le jeudi de la 5ème semaine du Grand Carême (en fait, le mercredi soir), notre attention est à nouveau attirée sur la merveilleuse composition de saint André, et cette fois dans son entièreté, de sorte que la conclusion du Grand Carême étant en vue, nous ne devenions pas nonchalants, inattentifs et négligents, de sorte que nous ne cessions pas de prendre garde à nous et arrêtions de veiller strictement sur nous mêmes en tout.

Le refrain Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi accompagne chaque verset du Grand Canon. Plusieurs tropaires y sont aussi incorporés, certains en l’honneur du compositeur du Canon, saint André, et d’autres à sainte Marie l’Égyptienne. L’Église de Jérusalem mit cette pratique en application du vivant de saint André. Lorsqu’en l’an 680, saint André fit le voyage de Constantinople pour participer au 6ème Concile Œcuménique, il amena avec lui et rendit public à la fois sa grande composition et la vie de sainte Marie l’Égyptienne, écrite par son compatriote et maître, saint Sophrone, patriarche de Jérusalem. La Vie de sainte Marie l’Égyptienne est lue avec le Grand Canon aux Matines du mercredi de la 5ème semaine du Grand Carême.

Le Grand Canon est plus extraordinaire que tout autre texte liturgique rencontré durant le Grand Carême. C’est une merveille d’hymnographie liturgique, avec des textes d’une incroyable puissance et d’une beauté poétique. L’Église décida de l’appeler Grand Canon non pas tant à cause de sa longueur (250 tropaires ou versets) que pour la qualité et la force de son contenu. Saint André, archevêque de Crète, qui composa ce Canon au 7ème siècle, composa aussi nombre d’autres Canons utilisés par l’Église pendant le cycle de l’année liturgique.

Le Grand Canon consiste en une conversation entre le pénitent et sa propre âme. La conversation commence :

Par où commencerai-je, * quand je dois pleurer toutes les œuvres de ma vie, * par quel exorde faut-il chanter mon deuil ? * Dans ta bonté, ô Christ, accorde-moi * le pardon de mes péchés.

Par quoi vais-je commencer à me repentir, car c’est si difficile ? Suit un merveilleux verset :

Allons, mon âme, entraîne ton corps * à glorifier le Créateur ; * et désormais retrouve ta raison * pour offrir à Dieu * tes larmes de repentir.

Les paroles sont fortes, contenant à la fois de l’anthropologie et de l’ascèse Chrétienne : notre chair, une partie inséparable de notre nature humaine et de notre être, doit aussi participer à notre repentance.

L’apogée de cette conversation avec l’âme, son incessant et constant appel à la repentance, vient dans le kondakion chanté après la 6ème ode du Canon :

Réveille-toi, pourquoi dormir, ô mon âme, * pourquoi dormir ainsi? * Car voici, la fin s’approche, * et tu rendras compte au Jugement. * Veille donc, ô mon âme, * pour que t’épargne le Christ Dieu, * Lui qui est partout, * dans tout l’univers, qu’Il comble de Sa présence.

Le grand luminaire de l’Église adresse ces paroles à lui-même, à celui qui pourrait être décrit par les paroles qu’il utilisa pour décrire sainte Marie l’Égyptienne, qui était vraiment tel “un Ange dans la chair.” Et cependant, il s’adressa ces mots, reprochant à son âme d’être endormie. Si lui, il arrivait à se voir ainsi, que ne faut-il pas penser de nous-mêmes ?! Plongés que nous sommes non seulement dans un sommeil spirituel dont nous ne parvenons pas à nous réveiller, mais aussi dans une sorte de nécrose.

Lorsque nous prêtons attention aux paroles du Canon de saint André de Crète, nous avons à nous demander à nous-mêmes : que dois-je faire ? Si l’on veut pouvoir accomplir la Loi de Dieu, comme il convient, le contenu de notre vie devrait se dérouler différemment. C’est pour cette raison que l’Église nous offre ce profond Canon Pénitentiel du Grand Carême, si vibrant de sentiment et de conviction, de sorte que nous puissions regarder plus profondément en nos âmes et voir ce qui s’y trouve. Et cependant, l’âme continue à dormir ; c’est en cela que se trouvent notre douleur et notre infortune.

Dans la merveilleuse prière de saint Éphrem le Syrien, que nous répétons tout au long du Grand Carême, nous entendons des paroles qui ont pour but de nous amener à nous exclamer quelque chose comme : “O Seigneur et Roi, donne-moi de voir mes propres péchés ! Je ne les vois pas ; mon âme s’est assoupie, profondément endormie, et je ne parviens pas à voir ces péchés comme je le devrais. Comment pourrais-je alors être capable de m’en repentir ?” C’est pour cela que pendant les jours du Grand Carême, chacun d’entre nous devrait se concentrer sur lui-même, devrait examiner sa propre vie, et la mesurer à l’aune des normes établies par les Évangiles, et par rapport à rien d’autre.

Un des points distinctifs de base du Grand Canon, c’est son utilisation très large d’images et de sujets tirés des saintes Écritures, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament. Hélas, nous ne connaissons pas la sainte Bible comme nous le devrions, et parce qu’il en est ainsi, pour nombre d’entre nous, les noms mentionnés dans le Grand Canon ne signifient rien.

Et cependant, la Bible n’est pas simplement une histoire du peuple d’Israël. C’est aussi la grand chronique de l’âme de l’humanité, des âmes qui vont maintes fois et encore tomber et se relever devant la face de Dieu, qui vont encore et toujours chuter dans le péché, et encore et toujours s’en repentir. Si nous devions examiner les vies de ceux qui sont mentionnés dans la Bible, nous verrions que chacun d’entre eux est présenté non pas tant comme un personnage historique, une personne individuelle qui a fait ceci et cela, que comme une personne se tenant devant le Dieu Vivant. Les détails historiques de la personne ou ses autres réalisations n’y reçoivent que la seconde place. Ce qui en ressort est ce qui est de plus important : est-ce que cette personne est restée fidèle à Dieu ou non. Si nous lisons la Bible et le Grand Canon avec le même cadre de référence, nous verrons que bien des choses qui sont dites à propos des justes et des pêcheurs de l’antiquité n’est rien de plus qu’une chronique de notre propre âme, de nos chutes et relevailles répétées, de notre péché incessant et des repentances qui le suivent.

À cet égard, un auteur religieux écrivait ceci, plutôt pertinent : “Si, de nos jours, tant le trouvent (le Grand Canon) ennuyeux et sans intérêt pour nos vies, c’est parce que leur foi ne se nourrit pas à la source de l’Écriture Sainte, la source qui, pour les pères de l’Église, était la source même de leur Foi. Nous devons réapprendre à saisir le monde tel qu’il nous est révélé dans la Bible, apprendre à vivre dans ce monde biblique. Il n’y a pas de meilleure manière d’apprendre cela que par les Offices de l’Église, qui non seulement nous communiquent l’enseignement biblique, mais aussi nous dévoilent la manière biblique de vivre.”[1]

Et ainsi, à travers les personnes et les événements rapportés dans le Grand Canon, l’histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament passe devant nous. Son auteur nous fait découvrir la chute de nos ancêtres dans le péché, et la corruption du monde originel. Il met les vertus de Noé en exergue et l’amertume et le manque de repentance dont ont fait preuve les gens de Sodome et Gomorrhe. Il ressuscite pour nous la mémoire des justes patriarches et des hommes vaillants : Moïse, Josué fils de Nun, Gédéon et Jepthah ; il nous permet de voir la piété du roi David, sa chute et sa touchante repentance ; il nous présente l’impiété d’Achab et de Jézabel, et aussi les grands paradigmes de repentance – les Ninivites, Manassé, la prostituée et le sage voleur. Il accorde une attention particulière à sainte Marie d’Égypte, et à plus d’une reprise, il arrête le lecteur au pied de la Croix, et au saint Sépulcre de notre Seigneur. Partout, il enseigne la repentance, l’humilité, la prière et l’abnégation. C’est en tous ces exemples qu’a lieu la constante exhortation à l’âme – ô mon âme, souviens-toi de ce juste, c’est ainsi qu’il a plût à Dieu ; souviens-toi aussi de cet autre juste, et comment il plût à Dieu ; tu n’as rien fait de comparable.

La Bible parle présente certains sous une lumière positive, et d’autres personnes sous une lumière négative. Nous devons imiter les premiers, pas les seconds.

Élie, montant le char le feu, * fut emporté sur les ailes des vertus * depuis la terre jusqu’au ciel: * imite, ô mon âme, son ascension.

Imite, ô mon âme, l’ascension des justes de l’Ancien Testament.

Pauvre âme, tu as imité * la bassesse de Ghiézi; * au déclin de tes jours renonce à ta cupidité, * pour éviter la géhenne que méritent tes forfaits.

Au moins dans ton vieil âge, débarrasse-toi de l’avarice de Ghiézi, ô âme, et rejette tes mauvaises actions, évite les feux de l’Hadès.

Comme nous pouvons le voir, les textes sont plutôt difficiles, et dès lors il est essentiel de bien se préparer pour le Grand canon, de sorte que nous puissions le saisir.

Dans l’ode de conclusion chantée le premier jour, après les rappels historiques, vient ce tropaire d’une étonnante force:

La Loi demeure sans effet, * l’Évangile, sans fruit; * de toute l’Écriture tu n’as souci, * les Prophètes n’ont plus de pouvoir, * de même que les écrits des élus ; * tes blessures, ô mon âme, se sont aggravées, * car tu n’as plus le médecin * qui pourrait les guérir.

Il est inutile de te rappeler l’Ancien Testament; tout est inutile. Je vais te donner les exemples du Nouveau Testament, et peut-être que cette fois tu te repentiras.

Du nouveau Testament * je t’offre les exemples t’invitant, * ô mon âme, à la componction: * des hommes justes inspire-toi, * détourne-toi des pêcheurs * et suscite la grâce du Christ * par le jeûne, l’oraison * et la pureté de ta vie.

Pour finir, ayant présenté tout ce qu’il convient de l’Ancien Testament, l’auteur monte vers le Donateur de Vie, le Sauveur de nos âmes, et tel le Bon Larron, il s’écrie “Aie pitié de moi !” et tel le Publicain il s’exclame “Ô Dieu, sois miséricordieux envers le pêcheur que je suis !” Imitant l’insistance de la femme Cananéenne et de l’aveugle Bartimée, il dit “aie pitié de moi, Ô Fils de David !” Tel la prostituée, il verse des larmes au lieu de myrrhe sur la tête et les pieds du Christ, et pleure amèrement sur lui-même comme Marthe et Marie le firent sur Lazare.

Plus loin, le Canon souligne le fait que les pires pêcheurs se sont repentis, et entreront le Royaume Céleste avant nous :

Le Christ s’est incarné, * appelant au repentir * les courtisanes et les brigands: * fais pénitence, ô mon âme, * car s’entrouvre déjà la porte du royaume * et nous y sommes devancés * par les pharisiens, les publicains * et les pécheresses repenties.

Et lorsque, dans une sorte d’horreur spirituelle, survenant de loin après les miracles du Sauveur, et amené à la componction par chaque lutte spirituelle de Sa vie terrestre, l’auteur du Canon parvient à l’horrible sacrifice du Christ, son cœur se serre, et ensemble avec toute la Création, il sombre dans le silence face au tremblement du Golgotha, et s’écrie une dernière fois :

O mon Juge qui me sondes et me connais, * lorsque Tu viendras de nouveau * avec les Anges saints * pour juger le monde entier, * de Ton regard bienveillant * regarde-moi pour m’épargner * et fais-moi grâce, ô Jésus, * bien que j’aie comblé la mesure du péché.”

Dans son tropaire conclusif, le Grand Canon, utilisant toutes les ficelles possibles pour nous amener à la repentance, dit, comme pour nous dévoiler sa “méthode d’instruction” :

Ô mon âme, comment t’ai-je parlé ! Je t’ai rappelé les justes de l’Ancien Testament, et je t’ai donné les exemples du Nouveau Testament (pour t’amener à la componction), et cependant tout cela n’a servit à rien, car toi mon âme, tu n’as pas suivis leurs vies et actions. Malheur à toi lorsque tu sera jugée !

Malheur à toi, quand tu te tiendras devant le Jugement !

Étant attentif aux paroles du Grand Canon, ayant scruté l’histoire de gens qui fuirent Dieu pour mieux être rattrapés par lui, de gens qui étaient dans des gouffres, mais que Dieu en a sortis, contemplons le fait que Dieu nous guide chacun d’entre nous hors de nos abîmes de péché et de désespoir, de sorte que nous puissions Lui offrir les fruits de la repentance.

Il ne faudrait pas s’imaginer que la repentance consiste à fouiller dans ses péchés personnels, s’engageant dans l’auto-flagellation, et s’efforçant de découvrir autant de mal et de ténèbres que possible. Se repentir vraiment, c’est se détourner des ténèbres et aller vers la Lumière, du péché vers la justice, de comprendre que notre vie a été indigne de son appel si élevé, de confesser devant Dieu à quel point nous sommes insignifiants, et de confesser que notre seul espoir est en Dieu Lui-même. La véritable repentance, c’est lorsque se tenant devant la face de Dieu, Qui, comme le dit l’Apôtre Pierre, “vous a appelés hors des ténèbres à Sa merveilleuse Lumière”[2], nous comprenons que la vie nous a été donnée afin que nous puissions devenir enfants de Dieu, afin que nous puissions communier à la Lumière divine. La vraie repentance ne se reflète pas tant en paroles qu’en actes : dans l’empressement à venir à l’aide des autres, l’ouverture et l’écoute envers notre prochain, et ne pas devenir imbu de soi-même. La véritable repentance, c’est comprendre que bien que nous ne possédions pas la capacité de devenir de vrais Chrétiens, Dieu est capable de nous le faire devenir. Comme il est dit dans le Grand Canon, “là où Dieu le veut, l’ordre naturel est renversé”. C’est-à-dire là où Dieu le veut, des événements surnaturels surviennent : Saul devient Paul, Jonas sort du ventre de la baleine, Moïse franchit la mer à pied sec, le mort Lazare est ressuscité, Marie l’Égyptienne cesse d’être une prostituée et devient une grande ascète. Car, nous dit le Sauveur, “pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu, toutes choses sont possibles”[3].

Archiprêtre Victor Potapov (emprunté au Blog St Materne)

Traductions

Il existe plusieurs traduction du Canon de St André et Jean-Claude Larchet en à fait une recension. Une cinquième traduction bilingue, slavon - français, a été faite depuis. Elle contient en abrégé des commentaires pour certains tropaires du Canon.

Je vous proposerai à partir de lundi prochain, chaque jour et durant les trois premières semaine de Carême, deux ou trois odes du Canon, dans la traduction 4 suivant la numérotation de JC Larchet et qui contient les références bibliques auxquelles le texte fait allusion.

Notes

[1] Père Alexandre Schmemann, le Grand Carême, p. 97 édition US

[2] 1P 2,9

[3] Mt 19,26

lundi 18 mars 2013

Canon de St André - 1

ODT

Aux complies du lundi

Ode 1 – Premier cantique de Moïse[1]

Hirmos Le Seigneur est mon aide et mon protecteur, c’est lui qui m’a sauvé, c’est lui mon Dieu, je le glorifierai ; c’est le Dieu de mes pères et je l’exalterai, car il a fait éclater sa gloire. [2]

Par où commencerai-je à déplorer les actes de ma vie misérable, et quels seront, ô Christ, les premiers accents de ce chant de deuil ? Accorde-moi, dans ta compassion, la rémission de mes péchés ![3]

Viens donc, âme endurcie, revêtue de ta chair, confesse-toi au Créateur de toutes choses ; rejette loin de toi ton délire et offre à Dieu des larmes de pénitence.

Émule du premier Adam dans les voies de la prévarication, par mes péchés, je me suis vu dépouillé de mon Dieu, sevré du royaume éternel et de ses délices.[4]

Malheur à toi, âme endurcie, pourquoi as-tu voulu ressembler à Ève ? C’est ton propre regard, ton regard avide qui t’a blessée, tu as tendu la main vers l’arbre funeste, désiré et goûté à la nourriture de la déraison.[5]

À la place de l’Ève charnelle, une Ève en esprit s’est élevée en moi : c’est une pensée de convoitise qui se pare de plaisirs et se gave sans fin d’une nourriture funeste.

Adam, pour avoir violé un seul de tes commandements, ô Sauveur, a été en toute justice chassé du paradis. Que dois-je subir, moi qui transgresse en tous temps tes paroles de vie ?[6]

J’ai mis mes pas dans les pas de Caïn, et j’ai choisi de devenir meurtrier, car j’ai flatté ma chair et attenté à mon âme par les œuvres de mes péchés.[7]

Gloire au Père… Ô Trinité Céleste, qui es adorée dans ton Unité, soulage-moi du fardeau pesant de mes péchés, et accorde-moi dans ta compassion des larmes de repentir.

Maintenant et toujours… Ô Mère de Dieu, espérance et protection de ceux qui te chantent, allège le poids, le fardeau de mes péchés ; très-sainte Souveraine, accueille-moi transformé par le repentir.

Ode 2 – Deuxième cantique de Moïse[8]

Hirmos Cieux, prêtez l’oreille et je parlerai, je chanterai des hymnes au Christ qui, pour venir à nous, a pris chair dans le sein de la Vierge.[9]

Cieux, prêtez l’oreille et je parlerai, que la terre écoute la voix de la pénitence, qui s’élève vers Dieu et le glorifie ![10]

Abaisse sur moi un regard favorable et plein de compassion, ô Dieu Sauveur, et accueille ma fervente confession ![11]

J’ai péché plus que tous les hommes, seul j’ai péché contre toi, ô Dieu Sauveur, prends pitié de ta créature ![12]

La tempête de mes passions m’environne, mais étends vers moi ta main avec compassion, comme jadis tu le fis pour Pierre.[13]

Ô Christ très compatissant, je t’offre aussi mes larmes, comme la femme pécheresse. Aie pitié de moi, ô mon Sauveur, dans ta bonté.[14]

J’ai terni la beauté de mon âme par les plaisirs des passions, et j’ai abaissé mon esprit au niveau de la boue.

J’ai mis en lambeau le vêtement originel que le Créateur m’avait tissé, et depuis me voici gisant dans la nudité.

J’ai essayé de me couvrir d’une défroque déchirée, tissage du serpent qui m’a séduit, et je suis en proie à la honte.[15]

J’ai contemplé la beauté de l’arbre et mon esprit a été séduit, et depuis, me voici gisant dans la nudité et je suis en proie à la honte.

Tous les moteurs des passions ont labouré mon dos en y creusant le sillon de leurs iniquités.[16]

Gloire au Père… Indivisible substance, Divinité unique en Trois Personnes distinctes dont le règne et le trône sont un, je te chante l’hymne trois fois sainte au plus haut des cieux !

Maintenant et toujours… Vierge Mère de Dieu, ô Très-Pure et seule digne de nos chants, intercède constamment pour que nous soyons sauvés.

Notes

[1] Exode 15, 1-16

[2] Ps 118 ; Ex 15, 1-2

[3] Eph 4, 32 ; 1P 3, 8

[4] Gn 3, 23

[5] Gn 3, 6

[6] Gn 2, 17

[7] Gn 4, 8

[8] Deutéronome 32, 1-11

[9] Dt 32

[10] Dt 32

[11] Ps 69, 17

[12] Ps 51, 6

[13] Mt 14, 31

[14] Lc 7, 38

[15] Gn 3, 7

[16] Ps 129, 3

mardi 19 mars 2013

Canon de St André - 2

ODT

Ode 3 – Cantique d’Anne[1]

Hirmos Affermis ton Église, ô Christ, sur le Rocher inébranlable de tes commandements.[2]

Fuis, ô mon âme, le feu du Seigneur, par lequel il consuma jadis la terre de Sodome.[3]

Fuis dans la montagne, ô mon âme, à l’exemple de Loth et cherche refuge dans Soar.[4]

Fuis l’incendie, ô mon âme, fuis l’embrasement de Sodome, fuis la violence dévorante du feu divin.

À toi je me confesse, ô Sauveur, j’ai péché, j’ai péché contre toi, dans ta miséricorde, fais-moi grâce ![5]

Plus que tout homme j’ai péché, seul j’ai péché contre toi, ô Christ Sauveur, ne me rejette pas !

Tu es le bon Pasteur, recherche-moi, car je suis ta brebis perdue, ne m’abandonne pas ![6]

Jésus doux et clément, tu es mon Créateur, en toi seul, mon Sauveur, je serai justifié !

Gloire au Père… Ô Trinité consubstantielle, ô Unité en trois Hypostases, nous te célébrons, glorifiant le Père, exaltant le Fils et adorant le Saint Esprit, Dieu véritablement Un par nature, Vie de toutes vies, dont le règne n’aura pas de fin !

Maintenant et toujours… Réjouis-toi, ô Sein porteur de Dieu, réjouis-toi, ô Trône du Seigneur, réjouis-toi, ô Mère de notre Vie.

Ode 4 – Cantique d’Habakuk[7]

Hirmos Ayant appris ton avènement, Seigneur, le prophète fut saisi de stupeur ; sachant que tu naîtrais d’une Vierge et te manifesterais aux hommes il s’écria : “J’ai entendu ta clameur et j’ai eu peur ! Gloire à ta puissance, Seigneur !”[8]

Ne rejette pas ton ouvrage, ne détourne pas ton regard de ta créature, ô Juge équitable, moi seul j’ai péché contre toi, plus que tous j’ai péché, ô Ami de l’homme, mais il n’appartient qu’à toi, Seigneur tout-puissant, de remettre les péchés.[9]

La fin approche, ô mon âme, la fin approche et tu n’y songes pas, tu ne t’y prépares pas ; le temps presse, lève-toi, le juge est à la porte ! Le temps de la vie passe comme un rêve, comme une fleur des champs, et c’est en vain que l’homme s’agite ![10]

Réveille-toi, mon âme, examine tes œuvres ! Représente-toi le passé, que les larmes coulent de tes yeux ! Confesse au Christ tes actes et tes pensées et tu seras justifiée !

Il n’est en cette vie nulle faute, nul délit, nul mal, ô Sauveur, que je n’aie accompli, en esprit et en paroles, de propos délibérés, en intention et en action : plus que tout autre, j’ai péché !

Malheur à moi ! Ma propre conscience me condamne avec une rigueur sans égale dans le monde ; ô mon Juge et mon Rédempteur, toi qui me connais, épargne et sauve ton serviteur !

L’échelle que vit autrefois Jacob le patriarche, ô mon âme, est la figure de cette ascension spirituelle, qui commence par l’action et s’achève par la contemplation. Si tu veux connaître l’une et l’autre, renouvelle-toi ![11]

Pour obtenir ses deux épouses, le patriarche, dénué de tout, supporta la chaleur du jour et le froid de la nuit ; il travaillait avec ardeur, servait et augmentait par ruse ses troupeaux, jour après jour.[12]

Ces deux épouses figurent l’action et la contemplation ; la première c’est Léa car elle est féconde ; la seconde Rachel, car la connaissance est laborieuse. Sans peine, ô mon âme, nulle œuvre, nulle contemplation ![13]

Gloire au Père… Trinité sans commencement et incréée, Indivisible Unité, accueille ma pénitence, sauve ce pécheur qui est ta créature, ne me repousse pas, mais arrache-moi au feu de la condamnation.

Maintenant et toujours… Ô Vierge, tu as enfanté et vierge tu es demeurée, car ton sein virginal met au monde Celui qui renouvelle les lois de la nature : Dieu lui-même le veut aussi.

Notes

[1] 1 Samuel 2, 1-10

[2] 1S 2, 2 ; Ps 40, 3

[3] Gn 19, 24

[4] Gn 19, 17, 22

[5] Ps 51, 6

[6] Jn 10, 11 ; Lc 15, 4

[7] Habakuk 3, 2-11

[8] Ha 3, 2

[9] Mt 9, 6

[10] Ps 39, 5-7

[11] Gn 28, 12

[12] Gn 30 , 37-43 ; 31, 40-41

[13] Gn 29, 31

mercredi 20 mars 2013

Canon de St André - 3

ODT

Ode 5 – Cantique d’Isaïe[1]

Hirmos Dans la nuit je veille, éclaire-moi, ô Ami de l’homme, guide-moi sur le chemin de tes commandements et enseigne-moi, mon Sauveur, à faire ta Volonté.[2]

Ma vie s’est écoulée dans la nuit, ténèbres et chaos m’ont englouti : nuit du péché ! Toi seul, ô mon Sauveur, tu peux faire de moi un fils de lumière.[3]

Malheur à moi, j’ai imité Ruben, j’ai méprisé la Loi du Très-Haut par une volonté criminelle, comme Ruben j’ai souillé la couche paternelle.[4]

À toi je le confesse, ô Christ mon Roi, j’ai péché comme jadis les fils de Jacob vendant Joseph, leur propre frère, fruit de la chasteté et de la sagesse.[5]

Cette âme juste fut livrée par ses frères, cet homme de douceur fut vendu comme esclave, à l’image du Seigneur, mais toi, ô mon âme, tu es devenue tout entière l’esclave de ta malfaisance.[6]

Imite Joseph à l’esprit juste et sage, ô âme douloureuse et réprouvée, ne t’abandonne plus au délire des passions et à la désobéissance.

Joseph a séjourné jadis dans une citerne, préfigurant ta Sépulture et ta Résurrection ; mais moi, que t’offrirai-je de semblable ?[7]

Gloire au Père… Je suis la Trinité simple, sans séparation, sans confusion entre les Personnes, Je demeure Une par nature : Père, Fils et Esprit divin !

Maintenant et toujours… De toi, ô Vierge immaculée, sainte Mère de Dieu, le divin Créateur des siècles éternels prit notre chair pour s’unir intimement à la nature des mortels.

Ode 6 – Cantique de Jonas[8]

Hirmos De tout mon cœur j’ai invoqué le Dieu de miséricorde et il m’a entendu. Il m’a fait remonter de l’enfer, il a libéré ma vie de la corruption.[9]

Je t’offre avec sincérité, ô Sauveur, les larmes de mes yeux et les gémissements profonds de mon cœur qui crie : “J’ai péché contre toi, ô Dieu, fais moi grâce !”

Ô mon âme, tu t’es éloignée du Seigneur, comme Datan et Abirôn, mais de tout ton cœur crie-lui : “Épargne-moi de peur que la terre béante ne m’engloutisse !” [10]

Devenue furieuse comme une génisse, ô mon âme, tu t’es faite semblable à Éphraïm. Comme la gazelle, sauve ta vie du piège, par l’élan de l’ascèse, de l’esprit et de la contemplation.[11]

La main de Moïse, ô mon âme, atteste que Dieu peut blanchir et purifier une vie lépreuse, aussi, serais-tu couverte de lèpre, ne tombe pas dans le désespoir ![12]

Gloire au Père… Ô Trinité consubstantielle, ô Unité en trois Hypostases, nous te célébrons, glorifiant le Père, exaltant le Fils et adorant le Saint Esprit, Dieu véritablement Un par nature, Vie de toutes vies, dont le règne n’aura pas de fin !

Maintenant et toujours… (Kondakion)

Réveille-toi! Pourquoi dormir, ô mon âme, pourquoi dormir ainsi ? Car voici la fin s’approche, et tu rendras compte au jugement. Veille donc, ô mon âme, pour que t’épargne le Christ Dieu, lui qui est partout, dans tout l’univers qu’il comble de sa présence.

Ode 7 – Cantique des Trois Jeunes Gens[13]

Hirmos Nous avons péché, nous avons été rebelles, nous avons commis l’injustice devant ta Face, nous n’avons pas gardé ni pratiqué tes commandements, pourtant, à l’heure dernière, ne nous rejette pas, Dieu de nos pères !

J’ai péché, j’ai méprisé et violé tes commandements, car j’ai été conçu dans le péché ; à mes ulcères j’ai ajouté de nouvelles blessures, mais selon ta miséricorde, fais-moi grâce, Dieu de nos pères ![14]

Saül en cherchant les ânesses de son père, par surcroît, trouva la royauté ; et toi, ô mon âme, garde-toi de préférer le troupeau des passions au royaume du Christ ![15]

David, l’ancêtre de Dieu, a péché par deux fois : il fut d’abord blessé par les flèches de l’adultère, et transpercé ensuite par le glaive de l’homicide. Toi, ô mon âme, entraînée par l’élan de tes passions, tu souffres d’actions plus graves encore.[16]

David commit autrefois iniquités sur iniquités, aggravant l’adultère par le meurtre, mais aussitôt il fit doublement pénitence ; ô mon âme tu es bien plus criminelle, toi qui demeures sans repentir devant Dieu.[17]

David fit de son repentir un poème, il s’accusa ainsi du mal qu’il avait fait, en criant : “Aie pitié de moi, devant toi seul j’ai péché ! Dieu de l’univers, purifie-moi !” [18]

Pendant que l’Arche de l’Alliance était transportée sur un char, Ouzza, voyant les bœufs broncher, porta la main sur elle et pour ce simple geste encourut la colère de Dieu ! N’imite pas sa présomption et vénère les choses divines, ô mon âme.[19]

Gloire au Père… Trinité sans commencement et incréée, Indivisible Unité, accueille ma pénitence, sauve ce pécheur qui est ta créature, ne me repousse pas, mais arrache-moi au feu de la condamnation.

Maintenant et toujours… Nous te chantons, nous te bénissons, devant toi nous nous prosternons, ô Mère de Dieu, car tu as enfanté l’Un de la sainte Trinité, ton Fils et ton Dieu, entr’ouvrant pour nous le ciel sur la terre.

Notes

[1] Isaïe 26, 9-19

[2] Is 26, 9-20 ; Ps 143, 8-9

[3] Jn 12, 36

[4] Gn 35, 22

[5] Gn 37, 28

[6] Mt 26, 15-16

[7] Gn 37, 24

[8] Jonas 2, 3-10

[9] Jon 2, 3-10

[10] Nb 16, 12-34

[11] Os 4, 16-17

[12] Ex 4, 6-8

[13] Daniel 3, 26-56

[14] Ps 51, 7

[15] 1S 9, 1-10

[16] 2S 11, 3-15

[17] 2S 11-12

[18] Ps 51

[19] 2S 6, 6-7

jeudi 21 mars 2013

Canon de St André - 4

ODT

Ode 8 – Cantique des Trois Jeunes Gens[1]

Hirmos Celui que les puissances célestes glorifient, Celui devant qui frémissent les chérubins et les séraphins, que tout ce qui respire, que toute créature le louent, le bénissent et l’exaltent dans les siècles.

Aie pitié des pécheurs, ô Sauveur, excite mon esprit à la conversion, accepte ma pénitence, sois compatissant pour celui qui te crie : “J’ai péché contre toi seul, j’ai commis l’iniquité, aie pitié de moi !” [2]

Élie le conducteur de char, élevé aux plus hautes vertus, fut jadis entraîné de la terre au ciel. Médite, ô mon âme, sur cette ascension ![3]

Élisée prit le manteau d’Élie, en frappa l’antique Jourdain et les eaux du fleuve se séparèrent, mais toi, ô âme immodérée, tu ne connais pas cette grâce ![4]

Élisée ayant reçu autrefois le manteau d’Élie obtint du Seigneur une double part de sa force, mais toi, ô âme immodérée, tu ne connais pas cette grâce ![5]

La Sunamite a jadis donné l’hospitalité au juste, mais toi, ô mon âme, tu n’as introduit dans ta maison ni l’étranger, ni le pèlerin, c’est pourquoi tu seras chassée toute en pleurs de la chambre nuptiale ![6]

Ô âme misérable, tu as toujours imité l’avidité sordide de Guehazi, maintenant, du moins, au déclin de tes jours, renonce à l’amour de l’argent, fuis le feu de la géhenne préparé pour tes méfaits ![7]

Tu as suivi Ozias, ô mon âme, et tu as reçu une double part de sa lèpre car tes pensées sont mauvaises et tes œuvres injustes : renonce à la possession des choses corruptibles et hâte-toi de revêtir la pénitence.[8]

Bénissons le Seigneur, Père, Fils et Saint Esprit Nous te glorifions, ô Trinité, Dieu unique, “Saint, Saint, Saint es-tu, Père, Fils et Saint Esprit, essence unique et simple, et toujours adorée !”

Maintenant et toujours… En ton Sang l’Emmanuel fut vêtu comme de pourpre, et c’est en toute vérité, ô Vierge immaculée, que nous honorons ta divine maternité.

Ode 9 – Cantique de la Mère de Dieu

Hirmos Virginalement conçu d’une mère sans époux et engendré sans corruption, le fruit divin demeure inexplicable ; la naissance de Dieu renouvelle la nature des êtres. C’est pourquoi toutes les générations te magnifient et te saluent fidèlement, ô Mère et Épouse de Dieu !

Mon esprit est blessé, mon corps décline, mon souffle s’affaiblit et ma raison languit, la vie meurt, la fin s’approche. Que feras-tu, âme infortunée, à l’heure où le Juge dévoilera tes secrets ?

Examine, ô mon âme, les écrits de Moïse sur la création du monde, contenant l’histoire des justes et des impies : tu as imité les pécheurs et non les justes, ô âme détournée de Dieu !

La Loi en toi est impuissante, l’Évangile infructueux, la prophétie, les sentences des justes et l’Écriture toute entière sont devenus pour toi des objets de mépris. Tes plaies, ô mon âme, s’enveniment loin du médecin qui, seul, pourrait les guérir !

Contemple, ô mon âme, tous les modèles que te présente le Nouveau Testament pour t’amener au repentir : imite donc les justes, détourne-toi des pécheurs, cherche à fléchir le Christ par les prières et par le jeûne, par la pureté et le recueillement.

Le Christ s’est fait homme, il s’est uni à ma chair ; volontairement il a assumé notre nature toute entière sauf le péché, te montrant, ô mon âme, l’image de son ineffable bonté.

Le Christ s’est fait homme, il a appelé à la conversion les larrons et les prostituées : repens-toi, ô mon âme, les portes du royaume sont ouvertes ! Les pharisiens, les publicains et les adultères convertis nous y précèdent ![9]

Le Christ a sauvé les mages, appelé les bergers, transformé la multitude des innocents en martyrs. Il a exaucé les vœux du vieillard Syméon et d’Anne la veuve au grand âge, mais toi, ô mon âme, tu n’as imité ni leurs œuvres ni leurs vies ! Malheur à toi quand tu seras jugée ![10]

Après avoir jeûné quarante jours dans le désert le Seigneur eut faim à cause de sa nature humaine. Ne te laisse pas abattre, ô mon âme, sous les coups de l’ennemi, par la prière et le jeûne tu le fouleras aux pieds ![11]

Gloire au Père… Célèbre et glorifie, ô mon âme, la Trinité simple, indivisible et consubstantielle, l’unique Substance trois fois sainte, Lumière de Lumières, unique Dieu Saint, Dieu vivant, Dieu de toutes choses !

Maintenant et toujours… Très-sainte Mère de Dieu, garde sous ta protection le peuple chrétien qui partage royalement ton souverain pouvoir et triomphe grâce à toi des assauts de l’Ennemi et de toute tentation.

Saint André de Crète, intercède pour nous

Pasteur de Crète, saint André, ô Père trois fois heureux, intercède sans répit pour les chantres de ton nom, afin que soient délivrés de toute inquiète pensée, de l’affliction et du péché ceux qui vénèrent ta mémoire sans fin.

Théotokion Virginalement conçu d’une mère sans époux et engendré sans corruption, le fruit divin demeure inexplicable ; la naissance de Dieu renouvelle la nature des êtres. C’est pourquoi toutes les générations te magnifient et te saluent fidèlement, ô Mère et Épouse de Dieu !

Notes

[1] Daniel 3, 52-87

[2] Ps 51, 6

[3] 2R 2, 11

[4] 2R 2, 14

[5] 2R 2, 9-15

[6] 2R 4, 8-10

[7] 2R 5, 20-27

[8] 2Ch 26, 16-20

[9] Mt 21, 31

[10] Mt 2, 1-18 ; Lc 2, 25-38

[11] Mt 4, 2 ; 17, 21

vendredi 22 mars 2013

Canon de St André - 5

ODT

Aux complies du mardi

Ode 1

Hirmos Le Seigneur est mon aide et mon protecteur, c’est lui qui m’a sauvé, c’est lui mon Dieu, je le glorifierai ; c’est le Dieu de mes pères et je l’exalterai, car il a fait éclater sa gloire.[1]

J’ai mis mes pas dans les pas de Caïn, et j’ai choisi de devenir meurtrier, car j’ai flatté ma chair et attenté à mon âme par les œuvres de mes péchés.[2]

Je n’ai pas imité la justice d’Abel, ô Jésus, je ne t’ai présenté ni offrandes pures, ni œuvres selon Dieu, ni sacrifices agréables, ni celui d’une vie irréprochable.[3]

Nous aussi, âme endurcie, à l’exemple de Caïn nous n’avons offert au Créateur de toutes choses que des actions souillées, des sacrifices répréhensibles et une vie mauvaise, c’est pourquoi nous avons encouru la condamnation.

Comme un potier façonnant l’argile, tu m’as donné une chair et des os animés d’un souffle de vie, aujourd’hui, ô mon Créateur, ô mon Rédempteur, ô mon Juge, ne repousse pas ma pénitence.[4]

Je confesse devant toi, ô mon Sauveur, les péchés que j’ai commis, je dévoile les blessures de mon âme et de mon corps, telles que me les ont faites, semblables à des brigands, mes pensées meurtrières.[5]

J’ai péché, ô mon Sauveur, mais je connais ton amour pour l’homme, tu frappes avec clémence et tu compatis avec ardeur, Tu me vois en pleurs et tu cours au devant de moi comme le père accueillant le fils prodigue.[6]

Gloire au Père… Ô Trinité supersubstantielle, qui es adorée dans ton Unité, soulage-moi du fardeau pesant de mes péchés, et accorde-moi dans ta compassion des larmes de repentir.

Maintenant et toujours… Ô Mère de Dieu, espérance et protection de ceux qui te chantent, allège le poids, le fardeau de mes péchés ; très-sainte Souveraine, accueille-moi transformé par le repentir.

Ode 2

Hirmos Cieux, prêtez l’oreille et je parlerai, je chanterai des hymnes au Christ qui, pour venir à nous, a pris chair dans le sein de la Vierge.[7]

J’ai perdu ma beauté et ma noblesse originelle et depuis me voici gisant dans la nudité et je suis en proie à la honte.

Le péché a cousu pour moi des vêtements de peau, après m’avoir dépouillé de la robe tissée par Dieu lui-même.[8]

Je me suis enveloppé du vêtement de la honte comme des feuilles du figuier, témoin des passions dont je suis l’esclave.[9]

Je me suis revêtu d’une tunique couverte de taches et honteusement ensanglantée par une vie vouée à l’amour du plaisir.

J’ai souillé la tunique de ma chair et je l’ai couverte de taches, moi qui fus créé à ton Image, ô Sauveur, et à ta Ressemblance.[10]

Je suis tombé sous le fardeau des passions et de la matière corruptible, et maintenant l’ennemi m’oppresse.

À la pauvreté j’ai préféré une vie avare et cupide, et je gémis maintenant, ô mon Sauveur, sous le poids qui m’écrase.

J’ai décoré l’idole de ma chair du vêtement bigarré des desseins honteux, et je me suis condamné.

Je n’ai pensé qu’à la seule beauté extérieure, et j’ai négligé mon sanctuaire intérieur qui porte l’empreinte divine.[11]

Me déguisant à moi-même l’inconsistance des passions, à force d’aimer le plaisir, j’ai terni la beauté de mon esprit.

J’ai enseveli la beauté de l’icône originelle dans l’abîme de mes passions, mais toi, ô Sauveur, tu me cherches et me retrouves comme la drachme perdue.[12]

Comme la prostituée, je suis tombé dans la multitude des transgressions, c’est pourquoi je te crie : “J’ai péché contre toi, ô mon Sauveur, accepte l’offrande de mes larmes comme le parfum d’une huile aromatique.”[13]

Comme David je suis tombé dans l’intempérance et je me suis roulé dans la boue, mais lave-moi, ô mon Sauveur, par mes larmes ![14]

Je t’implore comme le publicain : aie pitié de moi, ô mon Sauveur, aie pitié de moi, car nul parmi les fils d’Adam n’a autant péché que moi ![15]

Gloire au Père… Je suis la Trinité simple, sans séparation, sans confusion entre les Personnes, Je demeure Une par nature : Père, Fils et Esprit divin !

Maintenant et toujours… Vierge Mère de Dieu, ô très-pure et seule digne de nos chants, intercède constamment pour que nous soyons sauvés.

Ode 3

Hirmos Affermis, Seigneur, mon cœur ébranlé sur le rocher de tes commandements, car toi seul tu es Saint et Seigneur.[16]

En toi j’ai la source de vie, ô Vainqueur de la mort, et du fond de mon cœur je crie vers toi : “J’ai péché, mais avant la fin, aie pitié de moi et sauve-moi !” [17]

J’ai imité, ô Sauveur, les contemporains inconscients de Noé et j’ai encouru leur condamnation, submergé, comme eux, par le déluge.[18]

J’ai péché, ô Seigneur, j’ai péché contre toi, aie pitié de moi, il n’est pas, parmi les hommes, de pécheur plus grand que moi !

Tu as imité Cham, qui méprisa son père, tu n’as pas, ô mon âme, voilé la honte de ton prochain en reculant vers lui discrètement.[19]

Tu n’as pas hérité, ô âme misérable, de la bénédiction de Sem, tu n’as pas reçu comme Japhet une large part de la terre du repos.[20]

Déserte Charran, ô mon âme, déserte la terre du péché, viens habiter le sol d’où jaillit la vie incorruptible, qui est devenue l’héritage d’Abraham.[21]

Tu le sais, ô mon âme : Abraham quitta jadis le pays de ses pères et devint étranger sur la terre : imite sa résolution ![22]

Pitié pour moi, Seigneur, pitié pour moi, tel sera mon cri, lorsque tu viendras parmi tes Anges saints rendre à chacun selon ses actions.

Gloire au Père… Trinité toute digne de nos chants, Dieu unique en Trois Personnes, sauve-nous qui fidèlement nous prosternons devant ta majesté.

Maintenant et toujours… Sans semence tu as conçu le Fils du Père intemporel, tu l’as mis au monde et dans le temps : étrange merveille, Vierge et Mère de Dieu.

Notes

[1] Ps 118 ; Ex 15, 1-2

[2] Gn 4, 8

[3] Gn 4, 4

[4] Gn 2, 7

[5] Ps 32, 5 ; Lc 10, 30

[6] Lc 15, 20

[7] Dt 32

[8] Gn 3, 21

[9] Gn 3, 7

[10] Gn 1, 26

[11] 1Co 3, 16

[12] Lc 15, 8-10

[13] Lc 7, 37-38

[14] 2 S 11, 2-4

[15] Lc 18, 13 ; 1Tm 1, 15

[16] 1 S 2, 2 ; Ps 40, 2

[17] Ps 36, 10

[18] Gn 7, 23

[19] Gn 9, 23

[20] Gn 9, 26-27

[21] Gn 12, 4

[22] Gn 12, 1-4

lundi 25 mars 2013

Canon de St André - 6

ODT

Ode 4

Hirmos Ayant appris ton avènement, Seigneur, le prophète fut saisi de stupeur ; sachant que tu naîtrais d’une Vierge et te manifesterais aux hommes il s’écria : “J’ai entendu ta clameur et j’ai eu peur ! Gloire à ta puissance, Seigneur !”[1]

Réveille-toi mon âme, et combats à l’exemple de Jacob le grand patriarche, pour obtenir l’action unie à la connaissance, gagner un esprit voyant Dieu, percer les ténèbres impénétrables par la contemplation et acquérir un grand trésor ![2]

En engendrant les douze patriarches, Jacob dresse devant tes yeux, ô mon âme, une échelle mystique d’ascension par les œuvres ; il dispose ses douze fils comme autant de degrés d’élévation dans la sagesse. [3]

Tu as imité Esaü, ô âme envieuse, en vendant au supplanteur le droit d’aînesse de la beauté originelle, et tu as été écartée de la bénédiction paternelle, ainsi te voilà doublement trompée dans tes œuvres et dans ta connaissance. Convertis-toi désormais ![4]

Esaü fut surnommé Édom à cause de son insatiable passion pour les femmes, car brûlant toujours d’incontinence et tout souillé par les plaisirs, on le nomma Édom, c’est-à-dire : âme éprise du péché.[5]

Job sur son fumier fut soumis et ainsi fut-il justifié, mais toi, ô mon âme, tu n’as pas voulu imiter son courage ni sa fermeté dans les épreuves, et sa patience t’a fait défaut.[6]

Lui, naguère sur un trône, le voilà nu sur le fumier ; lui, jadis, père de nombreux enfants et couvert de gloire, le voici tout à coup sans fils et sans abri : le fumier lui sert de palais et les ulcères de joyaux précieux ![7]

Gloire au Père… Ô Unité simple et Incréée, Nature éternelle glorifiée en trois Hypostases, sauve-nous, nous qui t’adorons en confessant ta puissance !

Maintenant et toujours… Ô Vierge, tu as enfanté et vierge tu es demeurée, car ton sein virginal met au monde Celui qui renouvelle les lois de la nature : Dieu lui-même le veut ainsi.

Ode 5

Hirmos Dans la nuit je veille, éclaire-moi, ô Ami de l’homme, guide-moi sur le chemin de tes commandements et enseigne-moi, mon Sauveur, à faire ta Volonté.[8]

Tu le sais, ô mon âme, le berceau de Moïse fut porté par les flots du Nil comme une arche de salut et le juste échappa ainsi aux ordres meurtriers de Pharaon.[9]

Tu le sais, ô mon âme, les sages-femmes d’Égypte refusèrent jadis de tuer les enfants mâles, fruits de la sagesse ; toi, désormais, comme le grand Moïse, nourris-toi au sein de la Sagesse.[10]

Tu n’as pas frappé à mort l’Égyptien spirituel, ô mon âme, à l’exemple du grand Moïse, tu ne saurais donc habiter le désert où l’on s’éloigne des passions par la pénitence.[11]

Le grand Moïse a résidé au désert, viens donc, ô mon âme, imite sa traversée, afin de pouvoir contempler la théophanie dans le buisson ardent.[12]

Façonne pour toi-même, ô mon âme, le bâton de Moïse qui divisa la mer et fixa les abîmes, figure de la divine Croix par laquelle, toi aussi, tu accompliras de grandes choses.[13]

Aaron offrait à Dieu un feu pur et sans mélange, mais Hophni et Phinéas lui présentaient, comme toi, ô mon âme, l’odieux tribut d’une vie souillée.[14]

Gloire au Père… Nous te glorifions comme un seul Dieu, trois fois sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, consubstantielle divinité, sans cesse nous t’adorons.

Maintenant et toujours… De toi, ô Vierge immaculée, sainte Mère de Dieu, le divin Créateur des siècles éternels prit notre chair pour s’unir intimement à la nature des mortels.

Notes

[1] Ha 3, 2

[2] Gn 32, 25-31

[3] Gn 29, 31 ; 30, 24 ; 35, 16-20

[4] Gn 25, 34 ; 27, 1-29

[5] Gn 36, 1-3

[6] Job 2, 8-10

[7] Job 1-2

[8] Is 26, 9-20 ; Ps 143, 8-9

[9] Ex 2, 3

[10] Ex 1, 17

[11] Ex 2, 12

[12] Ex 3, 1-6

[13] Ex 14, 16

[14] 1S 2, 12-15

mardi 26 mars 2013

Canon de St André - 7

ODT

Ode 6

Hirmos De tout mon cœur j’ai invoqué le Dieu de miséricorde et il m’a entendu. Il m’a fait remonter de l’enfer, il a libéré ma vie de la corruption.[1]

Refluant comme la Mer Rouge, les flots de mes péchés m’ont soudain submergé, comme autrefois les Égyptiens et tous leurs cavaliers.[2]

Ô âme insensée, semblable à l’antique Israël, tu as préféré l’amour vorace du plaisir des passions à la manne divine.[3]

Comme au peuple insensé dans le désert, ô mon âme, les chaudrons de viande et les festins de l’Égypte t’ont paru meilleurs que la nourriture céleste.[4]

Tu as préféré les puits stagnants des pensées cananéennes, ô mon âme, méprisant la veine abondante du Rocher d’où jaillissent comme un fleuve les eaux vives de la théologie.[5]

Lorsque Moïse ton serviteur frappa le rocher de son bâton, ce rocher préfigurait ton côté vivifiant, où nous puisons tous vie et salut.[6]

Marche, ô mon âme, élance-toi sur les traces de Josué fils de Noun, à la recherche de la terre des promesses, explore ton héritage et demeure en lui par la justice.[7]

Gloire au Père… Je suis l’indivisible Trinité et par nature l’Unité, dit le Père avec le Fils et l’Esprit divin.

Maintenant et toujours… Ton sein a mis au monde pour nous un Dieu qui se conforme à notre humanité ; ô Mère de Dieu, supplie le Créateur de l’univers, afin que par tes prières nous soyons justifiés.

Kondakion Réveille-toi ! pourquoi dormir, ô mon âme, pourquoi dormir ainsi ? car voici la fin s’approche, et tu rendras compte au jugement. Veille donc, ô mon âme, pour que t’épargne le Christ Dieu, lui qui est partout, dans tout l’univers qu’il comble de sa présence.

Ode 7

Hirmos Nous avons péché, nous avons été rebelles, nous avons commis l’injustice devant ta Face, nous n’avons pas gardé ni pratiqué tes commandements, pourtant, à l’heure dernière, ne nous rejette pas, Dieu de nos pères !

Pendant que l’Arche de l’Alliance était transportée sur un char, Ouzza, voyant les bœufs broncher, porta la main sur elle et pour ce simple geste encourut la colère de Dieu ! N’imite pas sa présomption et vénère les choses divines, ô mon âme.[8]

Absalom se révolta contre l’ordre de la nature, allant jusqu’à souiller la couche de David son père ; pourtant tu as imité, ô mon âme, ses coupables passions et ses désirs voluptueux ![9]

Tu as abaissé ta dignité, ô mon âme, en l’asservissant à ton corps, car ayant trouvé dans l’adversaire un autre Ahitophel, ce mauvais conseiller, tu t’es rendue complice de ses desseins ; mais le Christ les a anéantis afin que tu sois sauvée ![10]

Salomon l’admirable, comblé de grâce et de sagesse, ayant commis le mal devant Dieu, s’est éloigné de lui ; c’est à ce modèle, ô mon âme, que tu as conformé ta vie vouée à la malédiction. [11]

Enchaîné par les plaisirs et sali par les passions, le roi Salomon jadis amant de la sagesse, se fit l’amant de femmes impudiques et devint étranger à Dieu. Malheur à toi, ô mon âme, qui l’as imité en esprit par amour honteux du plaisir !

Tu t’es fait l’émule de Roboam rebelle aux conseils de son père, ô mon âme, tu as suivi les traces de Jéroboam, ce serviteur mauvais et apostat, cesse de les imiter et crie vers Dieu : “J’ai péché, aie pitié de moi !” [12]

Gloire au Père… Trinité sans commencement et incréée, Indivisible Unité, accueille ma pénitence, sauve ce pécheur qui est ta créature, ne me repousse pas, mais arrache-moi au feu de la condamnation

Maintenant et toujours… Nous te chantons, nous te bénissons, devant toi nous nous prosternons, ô Mère de Dieu, car tu as enfanté l’Un de la sainte Trinité, ton Fils et ton Dieu, entr’ouvrant pour nous le ciel sur la terre.

Notes

[1] Jon 2, 3-10

[2] Ex 14, 28

[3] Ex 16, 9-36

[4] Nb 11, 4-6 ; Ex 16, 3

[5] Jr 2, 13

[6] Ex 17, 5-6 ; 1Co 10, 4

[7] Nb 14, 6-9

[8] 2S 6, 6-7

[9] 2S 16, 22

[10] 2S 15, 12 ; 16, 21

[11] 1R 11, 1-10

[12] 1R 11, 26-40 ; 12, 6-8

mercredi 27 mars 2013

Canon de St André - 8

ODT

Ode 8

Hirmos Celui que les puissances célestes glorifient, Celui devant qui frémissent les chérubins et les séraphins, que tout ce qui respire, que toute créature le louent, le bénissent et l’exaltent dans les siècles.

Tu as suivi Ozias, ô mon âme, et tu as reçu une double part de sa lèpre car tes pensées sont mauvaises et tes œuvres injustes : renonce à la possession des choses corruptibles et hâte-toi de revêtir la pénitence.[1]

Tu l’as entendu, ô mon âme, les habitants de Ninive ont fait pénitence devant Dieu, sous le sac et la cendre, cependant tu n’as pas imité leur conversion, tu as péché sept fois plus que les pécheurs avant et après la Loi.[2]

Tu le sais, ô mon âme, Jérémie, jeté dans une citerne boueuse, gémissait et pleurait sur la cité de Sion : imite sa vie de douleur et tu seras sauvée ![3]

Jonas s’enfuit autrefois à Tharsis prévoyant la conversion des Ninivites, car il connaissait, comme prophète, l’infinie miséricorde de Dieu qui ne répugne pas à faire mentir la prophétie.[4]

Tu as entendu, ô mon âme, comment Daniel dans la fosse ferma la gueule des bêtes féroces, tu sais comment Azarias et ses compagnons éteignirent par leur foi l’incendie de la fournaise ardente ![5]

Je t’ai montré, ô mon âme, toutes les figures de l’Ancien Testament : imite l’attitude des justes, les œuvres de ceux qui aiment Dieu et fuis, au contraire, le péché des méchants.

Gloire au Père… Père du Verbe Dieu, Fils coéternel et Verbe du Père intemporel, Esprit consolateur et créateur de vie, Trinité toute-sainte, aie pitié de nous.

Maintenant et toujours… En ton sang l’Emmanuel comme de pourpre fut vêtu, et c’est en toute vérité, ô Vierge immaculée, que nous honorons ta divine maternité.

Ode 9

Hirmos Virginalement conçu d’une mère sans époux et engendré sans corruption, le fruit divin demeure inexplicable ; la naissance de Dieu renouvelle la nature des êtres. C’est pourquoi toutes les générations te magnifient et te saluent fidèlement, ô Mère et Épouse de Dieu !

Le Christ connut la tentation, le diable l’éprouva lui montrant les pierres pour qu’il les transforme en pains ; il l’emporta au sommet d’une haute montagne pour étaler à ses regards tous les royaumes de la terre : redoute, ô mon âme, les artifices du démon, veille, prie et invoque sans cesse le Tout-Puissant ![6]

Comme la tourterelle hantant les solitudes, la voix du Précurseur s’est fait entendre dans le désert, proclamant la pénitence ; mais Hérode s’abandonne au péché avec Hérodiade ! Prends garde, ô mon âme, de te laisser surprendre par les pièges des impies, mais embrasse la conversion ![7]

Le Précurseur de la grâce habitait le désert, et toute la Judée et la Samarie accouraient à lui pour l’entendre, et confessant leurs péchés, recevaient le baptême avec empressement ; toi seule, ô mon âme, tu n’as pas suivi leur exemple ![8]

Le mariage est digne d’être honoré, chaste est le lit nuptial, car le Christ venu dans la chair les a bénis l’un et l’autre aux noces de Cana. Il changea l’eau en vin, accomplissant ainsi son premier miracle, ô mon âme, pour que tu te transformes aussi.[9]

Le Christ redressa le paralytique et lui fit emporter son lit de douleur. Il ressuscita le fils de la veuve et le serviteur du centurion, puis, se faisant connaître à la Samaritaine, il t’enseigna ainsi, ô mon âme, l’adoration en esprit.[10]

Le Seigneur guérit par le contact de sa robe la femme atteinte d’un flux de sang, il purifia les lépreux, rendit la lumière aux aveugles, et redressa les boiteux. Il guérit par sa seule Parole les sourds-muets et la femme courbée, t’offrant, ô âme misérable, les présages de ton salut ![11]

Gloire au Père… Consubstantielle Trinité, nous chantons l’unité de tes personnes, glorifiant le Père et magnifiant le Fils, nous prosternant devant l’Esprit, Dieu unique en vérité, unique et triple vie, éternelle royauté.

Maintenant et toujours… Très-sainte Mère de Dieu, gar-de sous ta protection le peuple chrétien qui partage royalement ton souverain pouvoir et triomphe grâce à toi des assauts de l’Ennemi et de toute tentation.

Saint André de Crète, intercède pour nous

Pasteur de Crète, saint André, ô Père trois fois heureux, intercède sans répit pour les chantres de ton nom, afin que soient délivrés de toute inquiète pensée, de l’affliction et du péché ceux qui vénèrent ta mémoire sans fin.

Théotokion Virginalement conçu d’une mère sans époux et engendré sans corruption, le fruit divin demeure inexplicable ; la naissance de Dieu renouvelle la nature des êtres. C’est pourquoi toutes les générations te magnifient et te saluent fidèlement, ô Mère et Épouse de Dieu !

Notes

[1] 2Ch 26, 16-20

[2] Jon 3, 5-6

[3] Jr 37, 6

[4] Jon 4, 2

[5] Dn 14, 30-42 ; 3, 16-26

[6] Lc 4, 3-8 ; Mt 26, 41

[7] Mt 3, 1-3 ; 14, 3-12

[8] Mt 3, 5-7

[9] Jn 2, 1-11

[10] Lc 5, 24 ; 7, 12-15 ; Mt 8, 5-13 ; Jn 4, 6-26

[11] Lc 17, 11-14 ; 13, 10-17

jeudi 28 mars 2013

Canon de St André - 9

ODT

Ode 8

Hirmos Celui que les puissances célestes glorifient, Celui devant qui frémissent les chérubins et les séraphins, que tout ce qui respire, que toute créature le louent, le bénissent et l’exaltent dans les siècles.

Tu as suivi Ozias, ô mon âme, et tu as reçu une double part de sa lèpre car tes pensées sont mauvaises et tes œuvres injustes : renonce à la possession des choses corruptibles et hâte-toi de revêtir la pénitence.[1]

Tu l’as entendu, ô mon âme, les habitants de Ninive ont fait pénitence devant Dieu, sous le sac et la cendre, cependant tu n’as pas imité leur conversion, tu as péché sept fois plus que les pécheurs avant et après la Loi.[2]

Tu le sais, ô mon âme, Jérémie, jeté dans une citerne boueuse, gémissait et pleurait sur la cité de Sion : imite sa vie de douleur et tu seras sauvée ![3]

Jonas s’enfuit autrefois à Tharsis prévoyant la conversion des Ninivites, car il connaissait, comme prophète, l’infinie miséricorde de Dieu qui ne répugne pas à faire mentir la prophétie.[4]

Tu as entendu, ô mon âme, comment Daniel dans la fosse ferma la gueule des bêtes féroces, tu sais comment Azarias et ses compagnons éteignirent par leur foi l’incendie de la fournaise ardente ![5]

Je t’ai montré, ô mon âme, toutes les figures de l’Ancien Testament : imite l’attitude des justes, les œuvres de ceux qui aiment Dieu et fuis, au contraire, le péché des méchants.

Gloire au Père… Père du Verbe Dieu, Fils coéternel et Verbe du Père intemporel, Esprit consolateur et créateur de vie, Trinité toute-sainte, aie pitié de nous.

Maintenant et toujours… En ton sang l’Emmanuel comme de pourpre fut vêtu, et c’est en toute vérité, ô Vierge immaculée, que nous honorons ta divine maternité.

Ode 9

Hirmos Virginalement conçu d’une mère sans époux et engendré sans corruption, le fruit divin demeure inexplicable ; la naissance de Dieu renouvelle la nature des êtres. C’est pourquoi toutes les générations te magnifient et te saluent fidèlement, ô Mère et Épouse de Dieu !

Le Christ connut la tentation, le diable l’éprouva lui montrant les pierres pour qu’il les transforme en pains ; il l’emporta au sommet d’une haute montagne pour étaler à ses regards tous les royaumes de la terre : redoute, ô mon âme, les artifices du démon, veille, prie et invoque sans cesse le Tout-Puissant ![6]

Comme la tourterelle hantant les solitudes, la voix du Précurseur s’est fait entendre dans le désert, proclamant la pénitence ; mais Hérode s’abandonne au péché avec Hérodiade ! Prends garde, ô mon âme, de te laisser surprendre par les pièges des impies, mais embrasse la conversion ![7]

Le Précurseur de la grâce habitait le désert, et toute la Judée et la Samarie accouraient à lui pour l’entendre, et confessant leurs péchés, recevaient le baptême avec empressement ; toi seule, ô mon âme, tu n’as pas suivi leur exemple ![8]

Le mariage est digne d’être honoré, chaste est le lit nuptial, car le Christ venu dans la chair les a bénis l’un et l’autre aux noces de Cana. Il changea l’eau en vin, accomplissant ainsi son premier miracle, ô mon âme, pour que tu te transformes aussi.[9]

Le Christ redressa le paralytique et lui fit emporter son lit de douleur. Il ressuscita le fils de la veuve et le serviteur du centurion, puis, se faisant connaître à la Samaritaine, il t’enseigna ainsi, ô mon âme, l’adoration en esprit.[10]

Le Seigneur guérit par le contact de sa robe la femme atteinte d’un flux de sang, il purifia les lépreux, rendit la lumière aux aveugles, et redressa les boiteux. Il guérit par sa seule Parole les sourds-muets et la femme courbée, t’offrant, ô âme misérable, les présages de ton salut ![11]

Gloire au Père… Consubstantielle Trinité, nous chantons l’unité de tes personnes, glorifiant le Père et magnifiant le Fils, nous prosternant devant l’Esprit, Dieu unique en vérité, unique et triple vie, éternelle royauté.

Maintenant et toujours… Très-sainte Mère de Dieu, gar-de sous ta protection le peuple chrétien qui partage royalement ton souverain pouvoir et triomphe grâce à toi des assauts de l’Ennemi et de toute tentation.

Saint André de Crète, intercède pour nous

Pasteur de Crète, saint André, ô Père trois fois heureux, intercède sans répit pour les chantres de ton nom, afin que soient délivrés de toute inquiète pensée, de l’affliction et du péché ceux qui vénèrent ta mémoire sans fin.

Théotokion Virginalement conçu d’une mère sans époux et engendré sans corruption, le fruit divin demeure inexplicable ; la naissance de Dieu renouvelle la nature des êtres. C’est pourquoi toutes les générations te magnifient et te saluent fidèlement, ô Mère et Épouse de Dieu !

Notes

[1] 2Ch 26, 16-20

[2] Jon 3, 5-6

[3] Jr 37, 6

[4] Jon 4, 2

[5] Dn 14, 30-42 ; 3, 16-26

[6] Lc 4, 3-8 ; Mt 26, 41

[7] Mt 3, 1-3 ; 14, 3-12

[8] Mt 3, 5-7

[9] Jn 2, 1-11

[10] Lc 5, 24 ; 7, 12-15 ; Mt 8, 5-13 ; Jn 4, 6-26

[11] Lc 17, 11-14 ; 13, 10-17

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