Ode 6

Hirmos De tout mon cœur j’ai invoqué le Dieu de miséricorde et il m’a entendu. Il m’a fait remonter de l’enfer, il a libéré ma vie de la corruption.[1]

Refluant comme la Mer Rouge, les flots de mes péchés m’ont soudain submergé, comme autrefois les Égyptiens et tous leurs cavaliers.[2]

Ô âme insensée, semblable à l’antique Israël, tu as préféré l’amour vorace du plaisir des passions à la manne divine.[3]

Comme au peuple insensé dans le désert, ô mon âme, les chaudrons de viande et les festins de l’Égypte t’ont paru meilleurs que la nourriture céleste.[4]

Tu as préféré les puits stagnants des pensées cananéennes, ô mon âme, méprisant la veine abondante du Rocher d’où jaillissent comme un fleuve les eaux vives de la théologie.[5]

Lorsque Moïse ton serviteur frappa le rocher de son bâton, ce rocher préfigurait ton côté vivifiant, où nous puisons tous vie et salut.[6]

Marche, ô mon âme, élance-toi sur les traces de Josué fils de Noun, à la recherche de la terre des promesses, explore ton héritage et demeure en lui par la justice.[7]

Gloire au Père… Je suis l’indivisible Trinité et par nature l’Unité, dit le Père avec le Fils et l’Esprit divin.

Maintenant et toujours… Ton sein a mis au monde pour nous un Dieu qui se conforme à notre humanité ; ô Mère de Dieu, supplie le Créateur de l’univers, afin que par tes prières nous soyons justifiés.

Kondakion Réveille-toi ! pourquoi dormir, ô mon âme, pourquoi dormir ainsi ? car voici la fin s’approche, et tu rendras compte au jugement. Veille donc, ô mon âme, pour que t’épargne le Christ Dieu, lui qui est partout, dans tout l’univers qu’il comble de sa présence.

Ode 7

Hirmos Nous avons péché, nous avons été rebelles, nous avons commis l’injustice devant ta Face, nous n’avons pas gardé ni pratiqué tes commandements, pourtant, à l’heure dernière, ne nous rejette pas, Dieu de nos pères !

Pendant que l’Arche de l’Alliance était transportée sur un char, Ouzza, voyant les bœufs broncher, porta la main sur elle et pour ce simple geste encourut la colère de Dieu ! N’imite pas sa présomption et vénère les choses divines, ô mon âme.[8]

Absalom se révolta contre l’ordre de la nature, allant jusqu’à souiller la couche de David son père ; pourtant tu as imité, ô mon âme, ses coupables passions et ses désirs voluptueux ![9]

Tu as abaissé ta dignité, ô mon âme, en l’asservissant à ton corps, car ayant trouvé dans l’adversaire un autre Ahitophel, ce mauvais conseiller, tu t’es rendue complice de ses desseins ; mais le Christ les a anéantis afin que tu sois sauvée ![10]

Salomon l’admirable, comblé de grâce et de sagesse, ayant commis le mal devant Dieu, s’est éloigné de lui ; c’est à ce modèle, ô mon âme, que tu as conformé ta vie vouée à la malédiction. [11]

Enchaîné par les plaisirs et sali par les passions, le roi Salomon jadis amant de la sagesse, se fit l’amant de femmes impudiques et devint étranger à Dieu. Malheur à toi, ô mon âme, qui l’as imité en esprit par amour honteux du plaisir !

Tu t’es fait l’émule de Roboam rebelle aux conseils de son père, ô mon âme, tu as suivi les traces de Jéroboam, ce serviteur mauvais et apostat, cesse de les imiter et crie vers Dieu : “J’ai péché, aie pitié de moi !” [12]

Gloire au Père… Trinité sans commencement et incréée, Indivisible Unité, accueille ma pénitence, sauve ce pécheur qui est ta créature, ne me repousse pas, mais arrache-moi au feu de la condamnation

Maintenant et toujours… Nous te chantons, nous te bénissons, devant toi nous nous prosternons, ô Mère de Dieu, car tu as enfanté l’Un de la sainte Trinité, ton Fils et ton Dieu, entr’ouvrant pour nous le ciel sur la terre.

Notes

[1] Jon 2, 3-10

[2] Ex 14, 28

[3] Ex 16, 9-36

[4] Nb 11, 4-6 ; Ex 16, 3

[5] Jr 2, 13

[6] Ex 17, 5-6 ; 1Co 10, 4

[7] Nb 14, 6-9

[8] 2S 6, 6-7

[9] 2S 16, 22

[10] 2S 15, 12 ; 16, 21

[11] 1R 11, 1-10

[12] 1R 11, 26-40 ; 12, 6-8