Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Galates

Ga I,11-19

Frères, je vous déclare que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus Christ. Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l’Église de Dieu, et comment j’étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant animé d’un zèle excessif pour les traditions de mes pères. Mais, lorsqu’il plut à celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils, afin que je l’annonçasse parmi les païens, aussitôt, je ne consultai ni la chair ni le sang, et je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui furent apôtres avant moi, mais je partis pour l’Arabie. Puis je revins encore à Damas. Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur.

Lecture de l’Évangile selon Saint Luc

Lc VII,11-16

Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui. Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici que l’on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville. Le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas ! » Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : « Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »

La Résurrection du fils de la veuve, à Naïn

Le Seigneur ne nous abandonne pas dans l’épreuve

L’Évangile nous montre que le miracle réalisé par Jésus-Christ, notre Sauveur, est une oeuvre de Dieu, un secours et une vie rendue par miséricorde révélant la présence de Dieu qui est Jésus-Christ, en fait, le Fils du Dieu éternel qui s’est fait homme pour l’amour des hommes et pour leur salut. Il est surprenant d’apprendre dans l’Évangile que personne n’a appelé Jésus ou Ses disciples pour venir à Nain. Personne ne lui a parlé de la peine de cette veuve, une mère qui portait son seul enfant au tombeau. C’est ainsi, que nous comprenons que Jésus-Christ, notre Seigneur, n’attend pas d’être appelé pour consoler les affligés, ceux qui souffrent à cause de la mort d’un être cher, mais Il vient de sa propre initiative, là où il y a beaucoup de peine, de tristesse et de pleurs. Etant le Dieu charitable, Il va à ceux qui ont besoin de secours spirituel, de consolation, de réconfort quand ils sont seuls, abandonnés, trahis et désorientés.

Ainsi, Jésus-Christ nous enseigne à être proche de ceux qui sont tristes, peinés, pleurant car ils ont perdu un enfant, un parent, un ami ou une personne qu’ils ont beaucoup aimée. Ainsi, l’amour charitable est la raison principale pour laquelle Jésus-Christ, notre Seigneur, est allé à la ville de Nain avec Ses disciples.

L’Église apporte le réconfort et la consolation à la famille en deuil

Le Christ, notre Seigneur, dit à la veuve “ne pleure pas!”. Il ne la laisse pas s’effondrer spirituellement, écrasée par la perte de son unique fils. En effet, l’homme qui souffre d’avoir perdu un être cher est très souvent écrasé par le sentiment d’impuissance et d’abandon: le sentiment d’abandon de Dieu et de ses propres forces, ne pouvant faire quoi que ce soit, tandis qu’il doit faire face aux épreuves ou à la souffrance. Consoler ou réconforter autrui dans les moments de grande peine, est une preuve d’amour charitable, et d’aide donnée à nos semblables. C’est pourquoi l’oeuvre de Jésus-Christ, comme berger des âmes, guérisseur du chagrin et de la peine est un devoir de l’Église.

L’Église apporte le réconfort et la consolation à la famille en deuil, par ses offices et prières pour les défunts. C’est pourquoi elle a fixé plusieurs dates en mémoire des morts, qui sont un soutien consolateur et spirituel, en réconfortant les familles en deuil.

Invitation à la compassion pour les affligés et à honorer les défunts

L’Évangile nous appelle à avoir de la compassion pour les affligés et à honorer les défunts. L’hommage rendu aux morts ou la mémoire des défunts est tout d’abord un acte de foi; à savoir la foi que l’âme humaine est éternelle parce qu’elle a été créé à l’image du Dieu éternel, vivant pour toujours.

Le Christ, qui est le Seigneur de la vie et des morts se réjouit quand nous aimons ceux qui étaient nos parents, nos bienfaiteurs et nos pères spirituels. C’est pourquoi la prière pour les morts est la plus belle preuve que l’amour est plus fort que la mort. On fait preuve aussi d’amour pour les défunts par le soin apporté à leurs tombes. On montre que l’on vénère leurs dépouilles, quand on les enterre plutôt que de les incinérer, par respect pour le corps où l’Esprit Saint a vécu; parce que l’Esprit Saint vit dans l’âme humaine et par l’âme sa présence emplit le corps humain aussi.

L’évangile d’aujourd’hui nous enseigne que Jésus Christ, notre Seigneur, honore le cercueil de ce jeune homme mort car Il le touche. L’ancienne Loi juive de Moïse n’autorisait à personne de toucher un cadavre parce qu’on le considérait comme un acte impur. Mais le Sauveur a touché le cercueil de Sa main, comme l’Évangile le dit. Saint Cyrille d’Alexandrie explique le geste du Sauveur comme une appréciation de la matière du corps par lequel l’Esprit Saint agit. Il a touché le cercueil du jeune homme de Sa main, uniquement pour indiquer que la puissance de vie que le Sauveur rend à ce jeune homme est communiquée par le corps.

L’Évangile nous montre aussi que nous devons soutenir, réconforter, consoler les affligés et rendre honneur aux défunts, et aussi nous occuper des jeunes, quand nous lisons les paroles du Seigneur: “Jeune homme, je te le dis, lève toi!”. Le Sauveur a relevé des morts trois personnes et toutes étaient jeunes : le fils de la veuve de Nain, la fille de Jaïre et Son ami Lazare de Bhétanie, frère de Marthe et Marie. Ainsi, le Sauveur nous montre que la jeunesse est le symbole de la vie éternelle et qu’Il ne veut pas la mort de ces jeunes, mais veut qu’ils soient la joie de leurs parents, de leurs frères, de la société et de la communauté.

Par le Primat de l’Église Orthodoxe roumaine, le Patriarche Daniel, 14 octobre 2012. Traduit de l’anglais au français par Spiritualité Orthodoxe.