Catéchèse[1]

Le mystère de l’Église, particulièrement important après la Pentecôte. Le Fils de Dieu, le Verbe, a fondé l’Église en devenant Homme et en envoyant sur ceux qui croient en lui comme Dieu et comme Messie l’Esprit issu du Père. L’Église est la chair et le sang du Dieu-Homme : les baptisés s’en nourrissent pour être assimilés à Dieu – « sanctifiés », « déifiés », devenus des dieux par cette indispensable communion.

L’Église est fondée sur la Résurrection de Jésus Christ (tropaire et kondakion en ton 1) sur sa miséricorde (prokimenon et alléluia), sur son appel (évangile du jour ; « église » = « appel »), sur la réponse des personnes humaines, appelée « obéissance » (épître et évangile : faire la volonté de Dieu selon sa conscience ; répondre à l’appel précis du Seigneur), sur la communion des saints, en premier lieu la Mère de Dieu (théotokion en ton 6) :

Tropaire de la Résurrection – ton 1 : La pierre ayant été scellée et les soldats gardant ton corps très pur, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, en donnant au monde la vie ; c’est pourquoi, Donateur de vie, les puissances célestes Te clamaient : Gloire à ta résurrection, ô Christ, gloire à ta royauté, gloire à ton dessein de salut, Toi le seul Ami des hommes.

Kondakion de la Résurrection – ton 1 : Dans ta gloire Tu es ressuscité du tombeau, car Tu es Dieu, et Tu as ressuscité le monde avec Toi; les hommes T’ont célébré en tant que Dieu, et la mort est supprimée; Adam exulte, ô Maître, Ève désormais libérée de ses liens se réjouit et clame: Tu es, ô Christ, Celui qui accorde à tous la résurrection.

Théotokion – ton 6 : Protectrice assurée des chrétiens, médiatrice sans défaillance devant le Créateur, ne dédaigne pas les supplications des pécheurs, mais dans Ta bonté empresse-toi de nous secourir, nous qui te clamons avec foi : Sois prompte dans Ton intercession et empressée dans Ta prière, ô Mère de Dieu, qui protèges toujours ceux qui t’honorent.

Prokimenon – ton 1 : Que ta miséricorde, Seigneur, soit sur nous, car nous avons espéré en Toi. v. Exultez dans le Seigneur, vous les justes, aux hommes droits convient la louange. (Ps 32,22 & 1)

Alléluia en ton 1 : Dieu m’accorde la revanche et me soumet les peuples. v. Dieu accomplit des merveilles pour le salut de son roi ; Il fait miséricorde à son Christ, à David et à sa descendance pour les siècles.

L’Église inclut toutes les nations de la terre et chaque personne qui, dans chaque nation en particulier, répond à l’appel divin. L’Église dite « locale » est faite de ceux qui, sur un territoire donné, à l’intérieur d’une culture et d’une législation données, marqués par une histoire particulière, font, par la grâce du saint Esprit, la volonté du Père révélée par Jésus Christ. Aussi fait-on mémoire des saints de chaque peuple (aujourd’hui ceux de Roumanie, de Russie, de la sainte Montagne). La sainteté est une réalité concrète qui transfigure le patrimoine d’un peuple précis, qui devient ainsi le Peuple de Dieu : l’Église locale de chaque pays ne s’additionne pas à celles des autres localités ; elle doit être en plénitude par le saint Esprit l’unique Église du Christ (catholicité), et cette totalité de la vie divino-humaine du Verbe est accessible dans les catégories concrètes de chaque peuple, selon le mystère de la Pentecôte. L’Église, incarnation de Dieu, déification et transfiguration de l’Homme, se rencontre là où elle est, dans la culture et la langue, les catégories de sensibilité et de pensée, de chaque peuple : le critère de la vérité et de la vie divines est la plénitude. C’est pourquoi on dénonce tout relativisme et toute sécularisation : nationalisme, chauvinisme, égoïsme et idolâtrie ethniques. L’Église doit être « catholique » là où elle se trouve (à Rome, à Corinthe, à Ephèse, à Bucarest, à Paris, etc.) ou bien elle n’est pas, ou bien elle n’est ni l’Église « unique », ni l’Église « sainte », ni l’Église « apostolique » que nous confessons…

L’Église est missionnaire (apostolique) : nous ne sommes pas chrétiens pour nous-mêmes ; nous sommes baptisés (ordonné(e)s au sacerdoce royal) pour le monde. L’Église est « apostolique » si elle amène les personnes au Christ, à la connaissance parfaite de la Vérité et à la Vie éternelle en Dieu par le saint Esprit. En Jésus, et en personne d’autre, l’être humain a, par le saint Esprit, accès à la connaissance du Père et surtout à l’affiliation au Père, connaissance par greffe ou connexion déifiante. En Christ seul, par le saint Esprit, l’être humain peut connaître Dieu en devenant dieu…

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Romains

(Ro II,10-16)

Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec ! Car devant Dieu il n’y a pas d’acception de personnes. Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi. Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés. Quand les païens, qui n’ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’oeuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon l’Évangile que je vous annonce, Dieu jugera les actions secrètes des hommes par le Christ Jésus.

Lecture de l’Évangile selon Saint Matthieu

(Mt IV,18-23)

Comme il marchait le long de la mer de Galilée, Jésus vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car ils étaient pêcheurs. Il leur dit : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent. De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets. Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent. Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple.

Note

[1] Par le père Marc-Antoine