Lecture de la deuxième épître du saint apôtre Paul aux Corinthiens

2Co VI,16-VII,1

Frères, quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : « J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » C’est pourquoi, « Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous » , dit le Seigneur ; « Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, » dit le Seigneur tout puissant. Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu.

Lecture de l’Évangile selon Saint Matthieu

Mt XV,21-28

En ce temps-là, Jésus se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria : « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon. » Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s’approchèrent, et lui dirent avec insistance : « Renvoie-la, car elle crie derrière nous. » Il répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui, disant : « Seigneur, secours-moi ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. » « Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Alors Jésus lui dit : « Femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux. » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

La guérison de la fille de la cananéenne

Homélie de S.B. le Patriarche Daniel

La pière la plus courte de l’Église est “Dieu, aie-pitié”

Le 17ème dimanche après la Pentecôte, on lit un passage d’Évangile traitant de la guérison de la fille de la femme Cananéenne qui était tourmentée par les démons. Cet Évangile nous montre trois vertus spéciales de la femme Cananéenne, à savoir sa forte foi, sa profonde modestie et sa prière persévérante, toutes les trois ancrées dans son amour de mère qui s’identifie complètement avec la souffrance de sa fille tourmentée par les démons. Nous remarquons particulièrement le fait que la femme, cette mère affligée, devient un maître pour tous les gens de foi et pour l’Église. Son cri: “Dieu, aie-pitié de moi” est devenu une prière de l’Église; la prière la plus concise de l’Église est: “Dieu, aie-pitié”. Cette prière inclut tout l’amour charitable, la pitié de Dieu qui est l’amour charitable et humble pour les hommes.

L’attitude de la femme cananéenne, est un enseignement pour l’Église

Peut-être que quelqu’un d’autre aurait été offensé en entendant les mots du Sauveur: “Ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens”, mais elle avait un unique but, peu importe comment on la considérait, ce qu’elle voulait c’est que sa fille tourmentée par les démons guérisse. En raison de sa modestie ancré dans son amour et son chagrin elle a accepté d’être comparé aux chiens, mais nous voyons que la modestie est une source de sagesse et de courage aussi. La modestie n’est pas de la lâcheté, mais la connaissance de ses propres limites, associée à l’espoir et la confiance en l’aide de Dieu; elle a répondu: “C’est vrai, Seigneur, dit-elle d’ailleurs les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres”.

En voyant ses qualités, le Christ, notre Sauveur loue ses paroles: “O femme, grande est ta foi! qu’il t’advienne ce que tu veux”. Ces liens étroits entre la foi vivante, la modestie profonde, et la grande patience et persévérance dans la prière est une leçon vivante, pour le Chrétien, montrant le comportement à avoir dans les périodes très difficiles de la vie.

L’Évangile nous montre l’importance de la prière non seulement pour nous, mais aussi pour les autres, particulièrement pour ceux qui ne savent pas prier, ne prient pas, ou ne peuvent plus prier. Tourmentés par de mauvais esprits, beaucoup de gens malades physiquement ou mentalement, ne peuvent plus prier pour eux-même; c’est pourquoi les fidèles: la mère, le père, l’ami, le frère ou la soeur qui ont une grande foi sont très précieux; pour qu’en raison de leur foi, Dieu guérisse celui qui désormais ne peut pas prier pour lui-même.