Lecture (du jour) de la première épître du saint apôtre Paul aux Corinthiens

1Co IV,9-16

Frères, il me semble que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés ! Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par l’Évangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.

Pour le nouvel an-ecclésial – Indiction[1]
1Tm II,1-7

Mon enfant Timothée, j’exhorte, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est là le témoignage rendu en son propre temps, et pour lequel j’ai été établi prédicateur et apôtre – je le dis en toute sincérité – chargé d’instruire les païens dans la foi et la vérité.

Lecture (du jour) de l’Évangile selon Saint Matthieu

Mt XVII,14-23

En ce temps-là, lorsqu’ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit : « Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement ; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l’eau. Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir ». « Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici ». Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l’enfant fut guéri à l’heure même. Alors les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier : « Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon ? » « C’est à cause de votre incrédulité », leur dit Jésus. « Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible. Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. » Pendant qu’ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit : « Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera. » Ils furent profondément attristés.

Pour le nouvel-an ecclésial
Lc IV,16-22

Jésus se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit :

L’Esprit du Seigneur est sur moi,
Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ;
Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,
Pour proclamer aux captifs la délivrance,
Et aux aveugles le recouvrement de la vue,
Pour renvoyer libres les opprimés,
Pour publier une année de grâce du Seigneur.

Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui. Alors il commença à leur dire : Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. Et tous lui rendaient témoignage ; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : N’est-ce pas le fils de Joseph ?

Commentaire patristique Pasteur d’Hermas[2]

Sur l’évangile du jour

« Viens au secours de mon peu de foi »

Chasse de ton âme le doute, n’hésite jamais à adresser à Dieu ta prière, en te disant : “Comment pourrais-je prier, comment pourrais-je être exaucé, après avoir tant offensé Dieu ?” Ne raisonne pas ainsi ; mais tourne-toi de tout ton cœur vers le Seigneur, et prie-le avec une pleine confiance. Tu connaîtras alors l’étendue de sa miséricorde ; tu verras que, loin de t’abandonner, il comblera les désirs de ton cœur. Car Dieu n’est pas comme les hommes qui gardent le souvenir du mal ; chez lui, pas de ressentiment, mais une tendre compassion envers ses créatures. Purifie donc ton cœur de toutes les vanités du monde, du mal et du péché…, et prie le Seigneur.
Tu obtiendras tout…, si ta prière est faite avec une entière confiance.
Mais si le doute se glisse dans ton cœur, aucune de tes demandes ne sera exaucée. Ceux qui doutent de Dieu sont des âmes doubles ; ils n’obtiennent rien de ce qu’ils demandent… Quiconque doute, à moins de se convertir, sera difficilement exaucé et sauvé. Purifie donc ton âme du doute, revêts-toi de la foi, car elle est puissante, et crois fermement que Dieu exaucera toutes tes demandes. Et s’il arrive qu’il tarde un peu à exaucer ta prière, ne retombe pas dans le doute pour n’avoir pas obtenu tout de suite ce que tu demandes ; ce retard est pour te faire grandir dans la foi. Ne cesse donc pas de demander ce que tu désires… Garde-toi du doute : il est pernicieux et insensé, il déracine la foi chez beaucoup, même chez ceux qui étaient très fermes… La foi est forte et puissante ; elle promet tout et elle réussit en tout ; le doute, faute de confiance, échoue en tout.

Commentaire patristique par saint Basile de Césarée

Sur l’évangile du jour

« Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes »

“Qui s’élève sera humilié, et qui s’abaisse sera élevé” (Mt 23,12)… Imitons le Seigneur qui est descendu du ciel jusqu’au dernier abaissement, et qui, en retour, a été élevé du dernier rang jusqu’à la hauteur qui lui convenait. Découvrons tout ce que nous enseigne le Seigneur pour nous conduire à l’humilité.

Petit bébé, le voici déjà dans une grotte, couché non dans un berceau, mais dans une mangeoire. Dans la maison d’un artisan et d’une mère sans ressources, il est soumis à sa mère et à son époux. Se laissant enseigner, écoutant ceux dont il n’avait nul besoin, il interrogeait, mais pourtant de telle sorte que par ses interrogations, on s’étonnait de sa sagesse. Il se soumet à Jean, et le Maître reçoit de son serviteur le baptême. Jamais il n’a résisté à ceux qui se dressaient contre lui, et n’a pas fait preuve de sa puissance invincible pour se libérer des mains qui l’enchaînaient, mais il s’est laissé faire, comme impuissant, et dans la mesure où il l’a jugé bon, il a donné prise sur lui à un pouvoir éphémère.

Il a comparu devant le grand prêtre en qualité d’accusé ; conduit devant le gouverneur, il s’est soumis à son jugement, et alors qu’il pouvait répondre aux calomniateurs, il a subi en silence leurs calomnies. Couvert de crachats par des esclaves et des servants indignes, il a été enfin livré à la mort, à une mort infamante aux yeux des hommes. Voilà comment s’est déroulé sa vie d’homme depuis sa naissance jusqu’à sa fin. Mais après un tel abaissement, il a fait éclater sa gloire… Imitons-le pour arriver, nous aussi, à la gloire éternelle.

Commentaire patristique par Origène

Sur l’évangile de l’Indiction

« Tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui »

Lorsque tu lis que Jésus “enseignait dans leurs synagogues et que tous célébraient ses louanges”, prends garde d’estimer heureux ceux qui ont entendu le Christ alors et de te considérer comme privé d’enseignement. Car si l’Écriture est véridique, le Seigneur n’a pas seulement parlé autrefois dans les assemblées des juifs mais aujourd’hui aussi dans notre assemblée, et non seulement ici maintenant, mais dans les assemblées du monde entier… Aujourd’hui Jésus est davantage “célébré par tous” qu’au temps où il n’était connu que dans une seule région…

“Il m’a envoyé, dit-il, porter la bonne nouvelle aux pauvres.” Les pauvres signifient les païens ; en effet, ils étaient pauvres, ne possédant rien : ni Dieu, ni Loi, ni prophètes, ni justice, ni aucune force. Pourquoi Dieu l’a-t-il envoyé comme messager aux pauvres ? Pour “annoncer aux captifs la délivrance” – captifs, nous l’étions : prisonniers enchaînés si longtemps, assujettis au pouvoir de Satan. Et pour “annoncer aux aveugles qu’ils verront la lumière”, car sa parole rend la vue aux aveugles…

“Jésus replia le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui”. Maintenant encore, si vous le voulez, ici dans notre assemblée, vous pouvez fixer les yeux sur le Sauveur. Lorsque tu diriges le regard le plus profond de ton cœur à contempler la Sagesse et la Vérité, le Fils unique de Dieu, tu as les yeux fixés sur Jésus. Bienheureuse cette assemblée dont l’Écriture dit que “tous avaient les yeux fixés sur lui”! Comme je voudrais que notre assemblée mérite ce même témoignage, et que les yeux de tous, catéchumènes et fidèles, femmes, hommes et enfants, voient Jésus avec les yeux de l’âme ! Car lorsque vous l’aurez contemplé, votre visage et votre regard seront illuminés de sa lumière et vous pourrez dire : “La lumière de ton visage a mis sa marque sur nous, Seigneur” (Ps 4,7 LXX).

Notes

[1] Informations et explications sur l’Indiction et le Nouvel-An ecclésial byzantin sur le site de St Materne.

[2] Hermas (IIe siècle) – Le Pasteur (trad. coll. Icthus, v.1, p. 168)